Pour la première fois à Paris, socialistes, écologistes et communistes partiront unis dès le premier tour des élections municipales. L’accord, validé mercredi 17 décembre au soir par les instances des partis concernés, marque un tournant politique majeur dans la capitale.
Emmanuel Grégoire, ex-premier adjoint d’Anne Hidalgo et député PS de Paris, mènera cette liste d’union le 15 mars 2026, aux côtés de David Belliard pour les écologistes et d’Ian Brossat pour les communistes. Le projet a été approuvé à 85 % par les socialistes parisiens, à plus de 70 % par les militants écologistes et à près de 78 % chez les communistes.
Poursuite de la piétonnisation dans Paris
Si le PS et les écologistes gouvernent ensemble Paris depuis 2001, ils n’avaient jamais fait campagne commune dès le premier tour. Emmanuel Grégoire a salué un soutien qui « honore et oblige » pour la bataille à venir. David Belliard a, de son côté, dénoncé une droite parisienne qu’il qualifie de « trumpiste, antipauvres et climatosceptique », incarnée selon lui par la candidate LR Rachida Dati.
L’accord prévoit qu’une seule liste de gauche soit présente au second tour, excluant toute alliance avec le candidat Horizons soutenu par Renaissance, Pierre-Yves Bournazel. La porte reste en revanche entrouverte pour La France insoumise, même si Emmanuel Grégoire a répété qu’il ne discuterait pas avec les « insoumis ».
Fruit de plus de trois mois de négociations, cette alliance inclut également Place publique, le parti de Raphaël Glucksmann, et L’Après, formation issue d’anciens élus LFI. Elle a toutefois un coût pour le PS, qui dirige la ville depuis vingt-cinq ans, avec une réduction mécanique du nombre de ses représentants sur la liste. Les écologistes sortent renforcés de l’accord, obtenant 36 positions éligibles au Conseil de Paris contre 28 actuellement, ainsi que la tête de liste dans le stratégique 11e arrondissement pour David Belliard.
Le programme commun met en avant la revalorisation du périscolaire, un service de garde d’enfants universel, l’objectif de 40 % de logements publics, la poursuite de la piétonnisation et du verdissement de la capitale, ainsi que la gratuité des bus. Des divergences subsistent toutefois, notamment sur l’avenir du Parc des Princes.