C’est une directive qui inquiète les usagers de la route : le permis de conduire européen entrera en vigueur d’ici 2028, après transposition par les États membres, et vise à harmoniser les règles au sein de l’UE pour réduire les accidents routiers, responsables de 20 000 décès annuels. En France, où le permis est déjà probatoire pour les jeunes et accompagné pour les mineurs, les évolutions seront limitées, mais les usagers s’interrogent sur les implications pratiques de cette réforme du permis de conduire votée par les députés européens en octobre 2025.
La fin du permis à vie, avec un renouvellement tous les 15 ans (ou 5 ans pour les poids lourds), suscite des craintes d’infantilisation et de charges administratives. « Je trouve que c’est infantilisant, chacun est libre », témoigne une conductrice interrogée par France Inter, préférant l’auto-évaluation à une visite médicale possible, laissée au choix des pays. Une disposition à laquelle s’oppose l’association d’usagers de la route « 40 millions d’automobilistes ».
En Italie ou aux Pays-Bas, des contrôles périodiques existent déjà pour les seniors, et la France pourrait suivre, via des propositions de loi en attente. La reconnaissance des sanctions transfrontalières alarme les frontaliers et les voyageurs : un excès de vitesse ou une conduite sous stupéfiants à l’étranger entraînera la suspension en France, fermant la porte à l’impunité actuelle. Le permis dématérialisé, obligatoire pour les États d’ici 2030 mais avec option physique, pose aussi des questions sur la dépendance aux smartphones.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes s’inquiètent des nouvelles dispositions potentielles.
Pour les assurances, un permis expiré pourrait compliquer les couvertures en cas d’accident. Bien que la France soit alignée sur plusieurs points, comme l’accès au permis à 17 ans avec accompagnement, les usagers appellent à une transposition équilibrée pour éviter une surcharge bureaucratique.