France

Adoption du budget de la Sécu : Lecornu et Faure saluent une «majorité de responsabilité», les oppositions s’agacent

L’Assemblée nationale a adopté de justesse, le 9 décembre, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, par 247 voix contre 234. Ce vote, sans recours au 49.3, marque une victoire pour le Premier ministre Sébastien Lecornu, grâce au soutien des socialistes et à l’abstention des écologistes.

Le scrutin a été serré à l’Assemblée nationale le 9 décembre pour le vote du PLFSS 2026 sans recours à l’article 49.3. C’est un petit succès pour le Premier ministre Sébastien Lecornu, soutenu par les socialistes d’Olivier Faure et l’abstention des écologistes, même si les oppositions, notamment le Rassemblement national (RN) et La France Insoumise (LDI), dénoncent ce compromis.

Satisfactions au sein du gouvernement et des alliés

Une « majorité de responsabilité » qui « montre que le compromis n’est pas un slogan : il permet d’avancer dans le sens de l’intérêt général », c’est ainsi que le Premier ministre Sébastien Lecornu a rapidement réagi sur X, dans un long message qui trahissait un certain soulagement après des semaines de négociations.  

Le Premier ministre remercie les députés soutenant le gouvernement, ainsi que ceux de l’opposition ayant accepté ce partage du pouvoir, tout en regrettant l’opposition systématique de certains groupes comme le RN et LFI. Ses alliés au sein du bloc central, comme les députés Renaissance et MoDem, ont voté massivement pour, malgré des réserves chez Horizons et LR, où Laurent Wauquiez voit un « moindre mal ». En revanche ce vote s’apparente comme un désaveu pour le président des Républicains Bruno Retailleau qi avait dénoncé un « budget qui n’est pas bon pour la France », un « hold-up fiscal » menant le pays « dans le mur ». 18 des 49 députés LR ont voté pour le budget, contre les consignes du parti, permettant ainsi l’adoption du budget.

Olivier Faure, premier secrétaire du PS, s’est félicité d’une « victoire d’abord celle du Parlement lui-même », affirmant que les socialistes ont « cherché à être utiles aux Français » sans trahir quiconque.

Boris Vallaud, président du groupe PS, évoque une « œuvre utile », soulignant la suspension de la réforme des retraites comme une avancée clé. La CFDT a aussi salué un « nouveau pas » vers cette suspension, jugeant le texte protecteur pour la société française.

Au RN, Marine Le Pen s’indigne d’une manœuvre électorale : « Des Écologistes à LR, tous ont manœuvré pour permettre l’adoption du PLFSS, avec comme seul objectif : se maintenir et éviter de retourner devant les électeurs ».

La présidente du groupe Insoumis à l’Assemblée Mathilde Panot estime que « la direction du PS a fait le choix de rejoindre le camp des soutiens au gouvernement » et dénonce « les petits arrangements de couloirs ».

L’élue s’étonne par ailleurs de l’abstention de députés écologistes tandis que la présidente de ceux-ci, Cyrielle Chatelain, justifie cette position comme une reconnaissance d’une non-dégradation, tout en critiquant un texte insuffisant pour l’hôpital et les besoins de santé.

Ce vote, bien que fragile, ouvre la voie au budget de l’État, plus ardu encore, avec des discussions potentiellement prolongées en janvier si aucun accord n’émerge en commission mixte paritaire.