À partir de 2026, les radars nouvelle génération s’apprêtent à franchir un cap technologique qui ne manque pas de susciter interrogations et réserves. Dotés de vidéo haute résolution et d’intelligence artificielle, ils pourront détecter trois infractions supplémentaires : l’absence de ceinture, l’usage du téléphone au volant et le non-respect des distances de sécurité.
Officiellement, il s’agit d’améliorer la sécurité routière. Mais la capacité de ces dispositifs à analyser simultanément plusieurs comportements soulève déjà des craintes quant à la surveillance accrue de l’espace public et à la multiplication automatique des sanctions.
Vers une société de contrôle
Un automobiliste pourra désormais écoper de 135 euros et perdre 3 points par infraction détectée : ceinture non attachée, téléphone en main ou distance insuffisante. Les sanctions se cumulent et peuvent atteindre 8 points d’un coup, un niveau de pénalité qui, selon certains observateurs, risque de fragiliser davantage des conducteurs déjà confrontés à un système perçu comme punitif plutôt qu’éducatif.
Cette extension du champ de contrôle pose aussi la question de la fiabilité des algorithmes, dont les erreurs éventuelles pourraient entraîner des contestations difficiles à régler pour l’usager.
Le déploiement de ces radars s’étalera de 2026 à 2030 dans le cadre d’un vaste plan de modernisation : 46 millions d’euros investis, un parc qui passera de 4 000 à 4 160 appareils, et des budgets dédiés à la réparation des radars vandalisés. Si l’État défend un investissement « indispensable » pour réduire la mortalité routière, d’autres y voient une fuite en avant technologique, sans réelle réflexion sur la prévention ou l’éducation des conducteurs.
Cette montée en puissance des radars « intelligents » ouvre ainsi un débat plus large : jusqu’où faut-il aller dans l’automatisation et la surveillance pour garantir la sécurité ?