L’initiative de parents d’élèves qui se dressent contre les violences sexuelles à l’école souligne l’urgence de protéger les mineurs face à une série de signalements d’abus dans le périscolaire. Alors que la gauche française concentre ses critiques sur l’enseignement catholique, ces parents rappellent que l’Éducation nationale est largement touchée et appellent à des mesures nationales pour restaurer la confiance des familles envers l’institution scolaire.
Le collectif #MeTooÉcole, composé de parents, citoyens et enseignants, interpelle directement Emmanuel Macron sur les violences sexuelles subies par des enfants en milieu scolaire. Dans leur lettre publiée par La Tribune Dimanche le 7 décembre, ils décrivent des signes alarmants chez les enfants : pleurs, peurs, cauchemars ou comportements inhabituels, souvent minimisés jusqu’à la révélation d’abus physiques, moraux ou sexuels.
« Comment imaginer que l’on puisse confier son enfant à l’école en toute confiance et que de tels actes puissent y être commis ? », s’interrogent-ils, pointant une « culture de la gifle, du “ce n’est pas si grave” » qui priorise les adultes. À Paris, les signalements se multiplient : en 2025, 36 animateurs ont été suspendus, dont 19 pour violences sexuelles sur mineurs, selon Patrick Bloche, adjoint à la Mairie chargé de l’éducation. Quinze enquêtes judiciaires sont en cours pour des faits en maternelle. La Ville a réagi en annonçant un plan de lutte, la nomination d’une Défenseure des enfants et un renforcement des formations.
Des inspections sont menées dans plusieurs écoles comme Alphonse-Baudin, Bullourde, Faidherbe et Servan. Le collectif réclame un « contrôle systématique » des antécédents des professionnels, un « protocole clair » pour les signalements et la protection immédiate, ainsi qu’un audit national des écoles, en commençant par Paris. « Les parents se retrouvent désemparés et seuls face à des institutions qui ne veulent pas faire de vagues », ajoutent-ils, tandis que l’enfant est souvent renvoyé en classe sans égard pour sa parole.
Cette alerte s’inscrit dans un contexte de critiques plus larges sur les programmes éducatifs. La députée Anne Sicard (IDL, apparentée RN) dénonce le programme EVARS d’éducation à la vie affective et sexuelle, accusé de dérives. Dans une vidéo récente, une intervenante encourageait les enfants de 3 à 5 ans à se masturber, une démarche intrusive que la députée qualifie d’« immonde » et potentiellement constitutive de corruption de mineurs.
L’élue a saisi le procureur et réclame la suspension du programme, estimant qu’il expose les plus jeunes à des messages inadaptés et idéologiques, risquant d’aggraver la vulnérabilité face aux abus plutôt que de la prévenir.
Alors que l’affaire Bétharram a suscité un vif émoi et a été largement relayé à gauche, les violences dans l’Éducation nationale et la propagande sexuelle de certains éducateurs demeurent un tabou de ce côté de l’échiquier politique français largement éclaboussé par des affaires de pédophilie et des revendications LGBT.