France

Les Républicains menacent de ne pas voter le budget de la Sécu

À 48 heures du vote crucial à l’Assemblée nationale sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), la tension monte. Bruno Retailleau dénonce un «hold-up fiscal» et appelle les députés LR à s’abstenir ou à voter contre, tandis que le RN presse Sébastien Lecornu de démissionner en cas de rejet.

La menace des Républicains de ne pas voter le budget du gouvernement Lecornu accentue l’incertitude autour du PLFSS, dont le volet dépenses inclut la suspension controversée de la réforme des retraites. L’exécutif, fragilisé par des divisions internes, cherche des compromis pour éviter une crise.

Le patron des Républicains, Bruno Retailleau, a qualifié le budget de la Sécu de « hold-up fiscal » avec l’augmentation de la CSG, de « hold-up social » sur les retraites et de « hold-up démocratique », affirmant que « jamais le pays n’a été autant à droite et jamais un gouvernement n’a été autant à gauche ».

Invité sur BFMTV le 7 décembre, il a déclaré que le texte « n’est pas votable » et que les députés LR auront « le choix de l’abstention ou de voter contre ». Cette position aligne Retailleau sur Édouard Philippe, dont le groupe Horizons s’est largement abstenu sur le volet recettes le 5 décembre.

Du côté du Rassemblement national, Jean-Philippe Tanguy a averti que ses députés seront « parfaitement nombreux et totalement présents » pour voter contre, exhortant Lecornu à démissionner si le texte est rejeté.

Cette pression s’ajoute aux critiques internes au camp macroniste, comme celles de Marc Ferracci, qui voit dans la suspension des retraites un « déni de réalité » et accuse le gouvernement d’avoir « trop cédé » au PS et exhorte le gouvernement à « renoncer à l’augmentation des charges » pour les entreprises.

Pour sauver le PLFSS, l’exécutif envisage un dernier compromis avec les Écologistes, via un amendement augmentant l’Ondam à 3 % au lieu de 2 %. Cyrielle Chatelain, présidente des députés écologistes, a indiqué que cela pourrait influencer leur vote, bien qu’aucun gage ne soit encore donné.

Les enjeux sont élevés : un rejet plongerait le déficit de la Sécu à 30 milliards d’euros en 2026, contre 23 en 2025, risquant une crise politique, économique et sociale, comme l’a alerté le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou. Pendant ce temps, le budget de l’État, plus clivant, est examiné au Sénat. Le vote de mardi testera la solidité de la coalition gouvernementale face à ces oppositions croisées.