France

France : Rémy Rioux pressenti pour succéder à Pierre Moscovici à la tête de la Cour des comptes

Emmanuel Macron pourrait nommer Rémy Rioux, actuel directeur général de l’Agence française de développement (AFD), à la présidence de la Cour des comptes, en remplacement de Pierre Moscovici. Un choix critiqué pour un haut fonctionnaire au bilan controversé.

Le patron de l’Agence française de développement (AFD) est en pole position pour prendre les rênes de la Cour des comptes, institution chargée de veiller à la bonne utilisation des fonds publics, succédant ainsi à Pierre Moscovici dont le mandat s’achève. Ce choix, révélé par des sources proches du pouvoir, provoque un tollé à droite, qui dénonce les investissements jugés hasardeux de l’AFD dans des pays instables.

Rémy Rioux, énarque de 56 ans, a un parcours marqué par la haute fonction publique. Ancien directeur de cabinet de Pierre Moscovici lorsqu’il était ministre socialiste des Finances entre 2012 et 2014, il dirige l’AFD depuis 2016. Sous sa houlette, l’agence a investi massivement à l’international, avec un budget annuel de 12 à 14 milliards d’euros, dont 85 % sous forme de prêts et 15 % de dons.

Le haut fonctionnaire a ainsi pu retrouver d’anciens camarades socialistes comme Benoît Hamon, président de l’ESS France, que l’AFD a pu soutenir sous la direction de Rémy Rioux.

Les choix de celui qui est pressenti pour succéder à Pierre Moscovici font grincer des dents. L’AFD a en effet déboursé 8 millions d’euros pour des programmes au Mali, au Niger et au Burkina Faso, pays qui ont rompu diplomatiquement avec la France. L’AFD a aussi, sous sa présidence, annoncé des investissements à hauteur de 150 millions d’euros dans le Sahara occidental administré par le Maroc.

À droite, des personnalités voient dans la présidence Rioux à l’AFD un gaspillage d’argent public. L’eurodéputée Sarah Knafo dénonce un personnage qui « se définit comme un haut-fonctionnaire de gauche ».

Le député Les Républicains Pierre-Henri Dumont évoque de son côté « la toxicité de ce petit entre-soi socialo-énarchiste », dénonçant dans un « thread » un exemple de gaspillage d’argent public par le principal intéressé.

Du côté de la presse, c’est le journaliste et présentateur Pascal Praud, dans un édito sur CNews, qui fustige cette nomination potentielle d’« une synthèse ou une œuvre d’art des incompétences françaises », accusant l’État profond de se mobiliser contre toute remise en cause.

Rémy Rioux défend pourtant son bilan. Dans un récent podcast, il plaidait pour « presser le pas pour redéfinir le sens de l’aide au développement », face aux coupes budgétaires menaçant les dons de l’AFD, potentiellement divisés par deux en 2026.

Cette nomination, si elle est confirmée, illustrerait le « en même temps » macronien : promouvoir un haut fonctionnaire contesté pour contrôler les dépenses publiques. Reste à voir si elle passera l’avis du Parlement, obligatoire pour ce poste.