La CGT, la FSU et Solidaires appellent à une grève nationale le 2 décembre dans toute la France contre le budget du gouvernement Lecornu.
Annoncée depuis trois semaines, cette mobilisation vise à faire pression sur le gouvernement face à un budget perçu comme porteur de régressions pour les travailleurs et les services publics.
Gel des salaires de fonctionnaires et suppression de postes
Les syndicats CGT, FSU et Solidaires, rejoints par d'autres organisations, dénoncent les coupes budgétaires sévères prévues par le projet de budget 2026. Parmi les griefs principaux figurent le gel du point d'indice des fonctionnaires, la suppression de milliers de postes – notamment plus de 4 000 dans l'enseignement secondaire et des réductions dans le primaire –, le doublement des franchises médicales, ainsi que des mesures d'austérité touchant la Sécurité sociale, France Travail et les finances publiques. « On ferme des lits d’hôpitaux pour construire des obus », avait dénoncé Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, le 27 novembre.
Le syndicat prévoit un « décembre rouge » avec des mobilisations tout le long du mois dans divers secteurs.
Les revendications sont multiples : une hausse générale des salaires pour compenser l'inflation et le gel des rémunérations, le retrait des plans de suppressions d'emplois, l'abrogation de la réforme des retraites, et un renforcement des moyens alloués aux services publics comme les hôpitaux et l'éducation. Les organisations appellent non seulement les agents publics, mais aussi les salariés du privé, les retraités, les demandeurs d'emploi et les jeunes à rejoindre le mouvement, soulignant la nécessité d'une « justice sociale et fiscale ». Dans les transports, des perturbations majeures sont anticipées.
Des perturbations dans les transports
À la SNCF, la CGT Cheminots prévoit des retards et des suppressions de trains, avec des prévisions officielles annoncées lundi après-midi. À la RATP, un préavis couvre du 1er au 3 décembre : le trafic des métros, bus et tramways risque d'être perturbé. Le secteur aérien pourrait être touché par des actions de pilotes d'Air France contre des suppressions de postes.
L'éducation sera fortement affectée : absences d'enseignants, fermetures de classes, perturbations des cantines et des activités périscolaires. Les crèches municipales fonctionneront au ralenti. Dans les administrations, guichets fermés et rendez-vous reportés sont à craindre, tandis que les hôpitaux maintiendront un service minimum pour les urgences.
Des manifestations sont prévues dans de nombreuses villes comme Bordeaux, Dijon, Rouen ou Le Havre, avec des détails locaux à venir.
Le ministre délégué à la Fonction publique, David Amiel, a écarté toute augmentation générale des salaires, invoquant des « contraintes budgétaires », tout en proposant des mesures sur le logement. Cette fermeté gouvernementale renforce la détermination syndicale pour cette journée d'action.