« Il s’agit d’une augmentation très significative, sur laquelle nous sommes particulièrement mobilisés ». Dans un entretien accordé au quotidien Libération et publié le 22 novembre, la chef du parquet des mineurs de Paris, Lisa-Lou Wipf, a évoqué la hausse des signalements en France concernant des violences sexuelles… dans les écoles maternelles.
Des dénonciations qui, en 2025, ont débouché sur l’ouverture de 15 procédures judiciaires à Paris, qui « concernent quasi exclusivement des animateurs périscolaires, et non des enseignants », a précisé la magistrate. Cette dernière a mis l’accent sur le fait que cette « augmentation très nette était spécifiquement parisienne » et évoqué la piste d’une « sensibilité qui vient des adultes » dans la capitale.
« Le regard des parents est plus affûté, et sans doute plus suspicieux que par le passé », a-t-elle ajouté, « il peut aussi y avoir, dans certains cas, des effets d’entraînement, une forme d’inquiétude contagieuse, qui n’est heureusement pas toujours fondée ».
Violences sexuelles : au moins 160 000 enfants victimes chaque année en France
Un entretien qui survient, a rappelé le quotidien, alors que s’ouvrait ce 25 novembre à Paris le procès d’un animateur périscolaire de l’école Bullourde, dans le 11e arrondissement. Un établissement dont, avait indiqué mi-octobre la mairie de Paris, trois animateurs ont été suspendus depuis la rentrée scolaire à la suite de soupçons pour – respectivement – « faits à caractère sexuel », « d’exhibition » et « faits d’agression sexuelle ».
En 2025, « 30 animateurs ont été suspendus, dont 16 pour des suspicions de faits à caractère sexuel », a rapporté de son côté France info le 24 novembre, citant la mairie de Paris. Et de rappeler que cette dernière venait d’annoncer un plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles faites aux enfants dans les écoles.
Les violences sexuelles à l’encontre des mineurs constituent un fléau en France où, depuis quelques années, les langues commencent à se délier. D’après des chiffres de la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE) repris par le gouvernement français, « au moins 160 000 enfants subissent des violences sexuelles chaque année » dans le pays.