Avec un budget moyen de 345 euros par consommateur, le Black Friday s’étend sur tout novembre et représente une bouffée d’oxygène essentielle pour les commerçants face à l’inflation et à la concurrence en ligne. Cet événement, qui débute officiellement le 28 novembre 2025 mais s’étire souvent sur une semaine : « Black Week », voire un mois : « Black Month », a transformé le paysage commercial français, reléguant les soldes d’hiver au second plan.
Selon une étude du Boston Consulting Group (BCG), sept Français sur dix prévoient de participer au Black Friday cette année, avec un budget en hausse à 345 euros, reflétant une quête de promotions pour contrer l’inflation dans un contexte économique dégradé. Importé par Amazon en 2010, l’événement a ringardisé les soldes, comme le note François-Xavier Salle, expert chez BCG : « Il y a un peu de fatigue sur la promotion », poussant les vendeurs à étendre les offres sur plusieurs semaines, incluant le Cyber Monday le 1er décembre.
Pour les grandes enseignes comme la Fnac ou les chaînes de mode, novembre est devenu le plus gros mois de l’année.
Les enseignes consentent des investissements massifs en remises pour augmenter les volumes malgré des marges réduites. Même les petites boutiques s’y mettent pour tenter de profiter de la tendance. Cependant, cette dynamique favorise les géants du e-commerce au détriment des indépendants. Pierre Talamon, président de la Fédération nationale de l’habillement, regrette que le Black Friday « gangrène le petit commerce », créant un « gel des achats » en attendant les promotions et accentuant la vacance commerciale, passée à 10,85 % en 2024. En début d’année, il déplorait déjà une période de rabais qui « n'est pas profitable pour les commerces indépendants ».
L’e-commerce capte plus d’un achat sur trois pendant la Black Week, avec un panier moyen de 81 euros en ligne contre 57 euros en magasin. Depuis son arrivée en France, cet évènement commercial est décrié, et en 2020 déjà, des fédérations de commerçants demandaient son interdiction.
Les commerçants, sous la pression de consommateurs exigeants, doivent déjà faire face à des attentes de rabais élevées, autour de 37 % en moyenne, réduisant considérablement leurs marges. Cette tendance confirme que, malgré les critiques sur les contrefaçons et les destructions d’emplois (81 000 nets entre 2007 et 2018 dues à l’e-commerce), le Black Friday s’impose comme un rendez-vous incontournable de la consommation avant Noël, auquel un Français sur deux participera en 2025.