France

Grenoble : le candidat LFI à la mairie assure qu'il ne fera pas «la chasse aux dealers»

Alors que l’insécurité et le trafic de stupéfiant gangrène la capitale des Alpes, Allan Brunon, candidat de La France insoumise aux élections municipales de mars 2026, a annoncé lors d’un entretien qu’il privilégierait une approche en matière de sécurité axée sur la «médiation» et la «prévention» et ne ferait pas «la chasse aux dealers».

« Mon équipe n’aura pas vocation à faire la chasse aux dealers » a averti Allan Brunon, candidat de La France Insoumise (LFI) à la mairie de la capitale des Alpes, dans une interview à Grenoble Actu, publiée le 21 novembre.

Interrogé sur le volet de l’insécurité, le candidat mélenchoniste a marché dans les pas de l’actuel maire écologiste Éric Piolle, que LFI avait notamment soutenu lors de sa réélection en 2020. « La vidéoprotection ne fonctionne pas. On n'armera pas davantage la police municipale, qui est déjà armée, parce que plus d'armes est égal à plus de drames », a affirmé le jeune candidat, qui a qualifié de « mauvaises » les solutions proposées par l’ancien maire de la ville Alain Carignon. Il a ainsi prôné en faveur de la mise en œuvre de «moyens de médiation et de prévention».

Reconnaissant qu’« il y a une insécurité à Grenoble », Allan Brunon a estimé que celle-ci « n’est pas simplement de l’ordre de l’attente aux biens et aux personnes » et d’évoquer l’établissement d’« un grand service public de la tranquillité publique » afin de, selon lui, « traiter les problèmes à la racine, avec des médiateurs dans les quartiers populaires ».

Candidat de la droite aux municipales de mars 2026, Alain Carignon est également favorable à ce que l’on empêche les dealers condamnés d'accéder à un logement social. Une « bêtise absolue », a balayé le candidat LFI diplômé de Science-Po Grenoble, qui y voit une mesure « stigmatisante » ainsi qu’« une manière, sans le dire, de s'attirer les votes de l'extrême droite ».

« Vaincre la droite xénophobe »

Une « extrême droite » au sens large, à en croire des déclarations passées du candidat LFI. « Déterminé à partir au combat aux côtés des Grenoblois pour vaincre la droite xénophobe celle-là même qui, en 2010, théorisait son discours raciste depuis cette place, à travers les mots de Nicolas Sarkozy », avait déclaré Allan Brunon dans un message posté sur X le 20 septembre.

Message dans lequel il s’était déclaré « honoré » d’être investi tête de liste pour briguer la mairie de Grenoble. Il lançait alors sa campagne depuis le quartier populaire La Villeneuve où sa famille, « engagée dans la libération du peuple algérien », s’est « installée, il y a 65 ans ».

La situation sécuritaire à Grenoble, marquée par des violences par arme à feu liées au trafic de drogue, n’a eu de cesse de se dégrader ces dernières années. En début d’année, citant des chiffres du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure, Le Parisien soulignait une explosion des vols violents avec armes (en hausse de 90 % sur la seule année 2023). Une hausse qui demeurait pourtant moins élevée que celle des infractions liées au trafic de stupéfiants, qui « n’ont cessé d’augmenter à Grenoble depuis 2016, passant de 79 à 179 en 2023, avec un bond particulièrement important de 56 % en 2022 », rapportait le quotidien régional.

Dans la nuit du 15 au 16 novembre, vers 3 heures du matin, dans le quartier Chorier-Berriat à Grenoble, un garçon de 12 ans a été touché par plusieurs balles après des tirs sur un point de deal. Mi-février, sur fond de règlement de compte, un adolescent cagoulé et armé d’une kalachnikov avait attaqué un bar à la grenade, blessant quinze personnes dont six grièvement.