Benoît Payan, maire de gauche de Marseille, candidat à sa réélection, affirme avoir reçu 402 menaces de mort depuis septembre sans toutefois préciser si celles-ci sont écrites, numériques ou orales.
Cette révélation choc illustre l’escalade de la violence à Marseille, où la lutte contre le narcotrafic se mêle à une pré-campagne municipale explosive, marquée par un meurtre d’intimidation et l’émergence de candidatures de rupture.
Escalade de la violence et enjeux électoraux
Benoît Payan, invité sur RTL le 19 novembre, a affirmé avoir porté plainte pour ces menaces, qu’il qualifie de provenant de « gens farfelus » plutôt que directement des narcotrafiquants sans préciser qui avait formulé ces menaces. « Dès qu’on a peur, ils ont gagné », a-t-il déclaré, appelant à renforcer les moyens policiers contre le narcotrafic sans pouvoir néanmoins dire combien de policiers étaient mobilisés dans sa ville.
Il dénonce un « silence assourdissant » de la classe politique locale sur la question de la drogue.
Cet appel survient quelques jours après l’assassinat de Mehdi Kessaci, survenu dans un contexte de « crime d’intimidation » selon Nuñez. Le frère d’Amine Kessaci, fondateur d’une association anti-drogue, a été tué pour envoyer un message : « Taisez-vous ». Dans une tribune publiée dans Le Monde, Amine Kessaci réaffirme son engagement : « Non, je ne me tairai pas. Je dirai et répèterai que mon frère Mehdi est mort pour rien ». L’avocat de la victime a quant à lui évoqué « une tribune d’une force incroyable ».
Les obsèques, sous haute sécurité, ont eu lieu le 18 novembre, et l’enquête a été confiée au parquet de Paris. Nuñez, après une réunion à l’Élysée, a salué les actions contre les mafias marseillaises, avec 2000 mises en examen et 900 détentions provisoires. Emmanuel Macron se rendra à Marseille mi-décembre pour un point d’étape.
Et tandis que l’Etat dit vouloir durcir le ton face au trafic, Sébastien Delogu, candidat LFI fraîchement déclaré, propose de « changer la logique de lutte contre les trafics ».
Le député LFI, qui invite Assa Traoré à son meeting du 6 décembre, promet de « ramener le peuple au pouvoir » et de « dégager le vieux système ». Dans un contexte d’explosion de la criminalité à Marseille, la campagne municipale s’annonce particulièrement tendue avec une opposition entre le maire sortant et le candidat mélenchoniste. En face, deux autres candidats briguent aussi la mairie : Franck Allisio pour le RN, soutenu par Stéphane Ravier, et Martine Vassal pour Les Républicains, soutenue par les partis du centre.