France

Derniers ajustements budgétaires : le gouvernement serre la vis pour tenir son objectif de déficit

Le gouvernement présente une loi de fin de gestion pour boucler 2025 sans dérapage budgétaire. Près de 10 milliards d’euros de crédits sont annulés, compensant 3 milliards de nouvelles dépenses. Objectif : ramener le déficit à 5,4 % du PIB et afficher une rigueur retrouvée avant 2026.

Le gouvernement de Sébastien Lecornu s’apprête à boucler l’exercice budgétaire 2025 avec un dernier coup de rabot. Le projet de loi de fin de gestion, examiné lundi 10 novembre en Conseil des ministres, vise à garantir que le déficit public ne dépasse pas 5,4 % du PIB.

Ce texte, transmis à l’Assemblée nationale pour examen dès le 12 novembre, opère des ajustements techniques sans toucher aux grandes orientations budgétaires. « Ce n’est pas une loi de finances rectificative, mais un outil de calibrage », précise Philippe Juvin (LR), rapporteur général du budget.

À la recherche des économies

Le gouvernement entend ainsi annuler 4,2 milliards d’euros de crédits supplémentaires, après les 2,7 milliards déjà supprimés en cours d’année, auxquels s’ajoutent 6,1 milliards hors dépenses pilotables, notamment grâce à une charge de la dette moins élevée que prévu.

Les ministères de la Recherche, du Travail et de l’Industrie sont particulièrement touchés, tandis que le programme « Investir pour la France 2030 » subira une coupe de 1,6 milliard d’euros. En parallèle, trois milliards d’euros de nouveaux crédits sont ouverts, principalement pour compenser la baisse des prix de l’énergie renouvelable (1,1 milliard), financer les surcoûts du ministère des Armées (300 millions) et couvrir les dépenses exceptionnelles de l’Intérieur liées à Mayotte, la Nouvelle-Calédonie et aux incendies de l’été.

Ces mouvements restent globalement équilibrés et devraient permettre à Bercy d’affirmer que les comptes sont « sous contrôle ». « Nous sommes sur les rails pour 2025 », a assuré la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon, mettant en avant une exécution budgétaire conforme aux prévisions après deux années de dérapages.

Malgré des recettes de TVA plus faibles qu’attendu, la stabilité des autres rentrées fiscales et la baisse du coût de la dette confortent l’exécutif dans sa stratégie de rigueur. Reste à savoir si l’Assemblée, privée de majorité stable, suivra sans heurts un texte que le gouvernement veut purement technique mais que certains députés pourraient transformer en vote politique.