Les autorités françaises se seraient alarmées d’un éventuel projet d’accord entre le Niger et Rosatom, la société d’État russe du nucléaire, rapporte Le Monde. Cet accord, estimé à 170 millions de dollars, porterait sur la vente d’environ mille tonnes de yellowcake, une forme concentrée mais non enrichie d’uranium.
D’après les sources citées, le minerai serait stocké à Arlit, dans le nord du Niger, sur un site longtemps exploité par le groupe français Orano. Cette entreprise, présente dans le pays depuis plus d’un demi-siècle, aurait été contrainte d’interrompre ses activités après le coup d’État de 2023. Le minerai serait acheminé par une trentaine de camions à travers le Burkina Faso et le Togo, avant d’être expédié par bateau depuis le port de Lomé vers la Russie, probablement avant la fin du mois de novembre.
En octobre, des représentants nigériens auraient rencontré leurs homologues du Burkina Faso et du Togo afin d’organiser la logistique et la sécurité du convoi.
De son côté, Rosatom a nié toute participation à cette affaire. L’entreprise a indiqué qu’elle ne figurait pas parmi les parties prenantes et qu’elle poursuivait ses propres projets de coopération énergétique avec les pays africains, notamment dans le domaine du nucléaire civil.
Avant le changement de pouvoir, Orano exploitait deux grands sites miniers à Arlit : COMINAK et SOMAÏR. Cette dernière, considérée comme la plus importante du pays, devrait rester active jusqu’en 2040.
Le Niger s’est classé au septième rang mondial en 2022 pour la production d’uranium, selon la World Nuclear Association. Outre les groupes français, des entreprises chinoises et espagnoles y exploitent également des gisements.