Bruno Retailleau hausse le ton. Dans un entretien au JDNews, le président des Républicains dénonce l’« échec de la diplomatie des bons sentiments » envers l’Algérie, accusant l’Élysée et le Quai d’Orsay de ne pas avoir assumé sa « ligne ferme ».
Selon lui, Alger aurait « cessé toute coopération sécuritaire » durant les Jeux olympiques, « refusé de reprendre ses ressortissants dangereux » et « transformé notre territoire en terrain de jeux de sa politique intérieure ». Il fustige aussi l’emprisonnement de l’écrivain Boualem Sansal et du journaliste Christophe Gleizes, symbole selon lui du durcissement du gouvernement algérien.
En route vers 2027 ?
Bruno Retailleau salue par ailleurs la résolution votée à l’Assemblée nationale dénonçant les accords franco-algériens de 1968, qu’il juge « obsolètes » et « coûteux pour les contribuables français ». Favorable à la réintroduction du « délit de séjour » pour les étrangers en situation irrégulière, il revendique une position « d’autorité et de clarté » face à l’immigration.
Si le premier ministre Sébastien Lecornu a préféré une approche plus prudente, plaidant pour une renégociation « respectueuse et mesurée » de ces accords, l'ancien ministre de l'Intérieur y voit une faiblesse : « Il faut défendre nos intérêts, pas les négocier à l’infini. »
Sur le plan politique, le patron des LR appelle à une droite « rassemblée et lucide » en vue de la présidentielle de 2027. Il exclut une primaire ouverte à d’autres partis, comme le souhaitent Laurent Wauquiez ou certains élus proches de Gérald Darmanin, et privilégie une désignation interne par les adhérents. Candidat déclaré à demi-mot, il se dit prêt à « porter un projet de redressement national », axé sur la souveraineté, l’ordre républicain et la défense de la nation.