À deux ans de la prochaine élection présidentielle, la droite française entre déjà en effervescence. Le président de Reconquête, Éric Zemmour, a surpris en se disant favorable à l’idée d’une primaire ouverte, qui rassemblerait tout un arc politique allant « de Gérald Darmanin à Sarah Knafo ».
Une proposition audacieuse, inspirée de celle du maire de Cannes, David Lisnard, également président de l’Association des maires de France, qui appelle à dépasser les querelles partisanes pour refonder une droite de gouvernement.
Une idée morte dans l'œuf ?
« Traditionnellement, la primaire, c’est le premier tour. Aujourd’hui, nous avons un paysage complètement dispersé, et je me dis que la proposition de Lisnard est intéressante », a déclaré Éric Zemmour, reconnaissant la nécessité d’unir des forces souvent divisées entre Les Républicains, Reconquête, et la frange conservatrice de la majorité présidentielle. Ce dernier a même lancé un défi : « Organisons-la... Oui, pourquoi pas... Chiche », ouvrant la porte à une recomposition politique inédite.
Laurent Wauquiez, chef de file des députés LR, partage cette idée d’une primaire « à tous les électeurs de droite », de la droite modérée incarnée par le ministre de la Justice, jusqu’à la droite identitaire de Reconquête. Pour lui comme pour David Lisnard, il s’agit d’éviter une dispersion fatale au premier tour, comme en 2022, où la droite traditionnelle avait été marginalisée.
Mais tous ne partagent pas cet enthousiasme. Le président des Républicains, Bruno Retailleau, reste hostile à une primaire ouverte, redoutant qu’elle ne profite qu’à des figures médiatiques au détriment du travail de fond mené au sein du parti. Selon son entourage, la question du mode de désignation du futur candidat LR sera abordée mardi lors du prochain conseil stratégique du parti. Une discussion qui pourrait marquer le début d’une nouvelle bataille interne.
Entre stratégie de survie et guerre d’influence, la droite s’interroge : faut-il s’unir autour d’un candidat commun, ou préserver les identités de chaque formation ? Quoi qu’il en soit, les lignes bougent déjà, et la présidentielle de 2027 semble avoir bel et bien commencé.