Dominique Valdès, enseignante de 64 ans, va une nouvelle fois faire face à la justice biterroise. Cette habitante d’Agde, déjà condamnée le 17 janvier par le tribunal judiciaire de Béziers (Hérault), est convoquée en décembre à cause des allées et venues supposées de Rémi… son chat roux.
Le voisin à l’origine de cette procédure, qui a déjà obtenu la condamnation de Dominique à lui verser 450 euros de dommages et intérêts – assortis du règlement de 800 euros de frais d’avocat et d’une astreinte de 30 euros à chaque fois que Rémi daignerait poser la patte sur sa propriété –, a accusé le félin d’avoir récidivé.
« À la clé, une nouvelle addition à payer qui grimpe à 2 000 euros. Et avec le risque que l’astreinte puisse passer ensuite à 150 euros par apparition du chat roux dans le jardin », a relaté Le Parisien qui a révélé cette affaire pour le moins insolite. Selon la même source, il est reproché à Rémi d’avoir laissé « des traces de pattes sur un crépi en cours de séchage » et « d’avoir uriné sur une couette et de faire ses besoins dans le jardin ».
« Ce qui est reproché à mon chat, c’est au départ d’avoir soi-disant abîmé un enduit de façade. Lors du jugement, il est ressorti qu’on ne pouvait pas prouver que mon chat avait dégradé l’enduit, mais j’ai été condamnée », a-t-elle déclaré au micro de BFMTV, estimant être « devenue maltraitante » à l’égard de son félin en l’empêchant de sortir.
La liberté des chats dans la balance ?
« Il est devenu un peu plus agressif et il attaque mon chien. Pour le tenir tranquille, j’ai tendance à lui donner de la pâtée parce que je ne sais plus à quel saint me vouer lorsqu’il hurle », a-t-elle ajouté auprès de la chaîne d’information, déclarant être elle-même sous « traitements et psychothérapie ».
« Il n’y a pas de véritables preuves que ce soit Rémi qui ait causé ces dégradations. Dans le quartier, il existe un autre chat roux et les nombreuses photos que le voisin a lui-même fournies montrent que bien d’autres chats sont passés par son jardin », a plaidé Dominique auprès du quotidien régional.
Niveau technique, l’accusateur de Rémi serait en effet bien équipé. Celui-ci aurait notamment tout un attirail de vidéosurveillance « qui balaient aussi les façades des maisons mitoyennes et la rue, ce qui lui a valu une mise en garde de la part de la CNIL », a rapporté Le Parisien.
Mais, au-delà de ce cas qui pourrait prêter à sourire – si une majorité de Français n’estimaient pas que leur justice est « laxiste » –, la Société protectrice des animaux (SPA) s’inquiète des conséquences d’une jurisprudence qui viendrait mettre un « coup de frein aux adoptions » de chats. « Qui pourrait se lancer dans un projet d’adoption avec le risque de se voir condamner à payer des astreintes pour les déplacements de son animal ? Personne ! », s’est agacé le directeur général de la SPA, Guillaume Sanchez, auprès du Parisien qui brandit le spectre d’une restriction de la « liberté des chats, jusque-là à peu près acceptée par tous ».