France

Cambriolage au Louvre : les voleurs ont tenté de vendre les bijoux volés via le darknet

Après le vol de bijoux impériaux estimés à 88 millions d’euros au musée du Louvre, l’enquête progresse. Les cambrioleurs ont tenté de négocier la revente de leur butin via le darknet, en contactant une société israélienne de sécurité. Malgré plusieurs arrestations, les pièces volées restent introuvables.

Après le spectaculaire cambriolage du Louvre, un inconnu a contacté la société israélienne CGI Group via son site officiel. Il se disait représentant des voleurs et proposait de négocier la vente de plusieurs bijoux volés sur le darknet, avec un délai de 24 heures pour répondre. L’information a été révélée par Bild ce 1ᵉʳ novembre.

Selon le directeur de CGI, Tsvika Nave, des preuves ont été fournies par l’interlocuteur, montrant qu’il détenait effectivement une partie du butin. CGI, entreprise spécialisée dans la sécurité et la traque d’objets d’art volés, a immédiatement transmis les informations à son client — probablement une société d’assurance liée au Louvre — qui a à son tour informé la direction du musée.

Mais selon Tsvika Nave, le Louvre est resté silencieux pendant six jours. « Nous avons perdu la confiance des voleurs, et le Louvre a laissé passer une réelle opportunité de récupérer les bijoux », a-t-il déclaré à Bild. Il dénonce « l’égoïsme et l’indécision » du musée, qui auraient bloqué tout espoir de récupérer au moins une partie des œuvres.

CGI Group, une société dirigée par l’ancien chef du renseignement israélien Yaakov Peri, avait été discrètement recrutée après le vol. Tsvika Nave avait même, en août, alerté sur des discussions dans le darknet évoquant un futur vol au Louvre, avec la Joconde comme cible possible.

L’enquête progresse, mais sans résultat concret

Plusieurs arrestations ont eu lieu, mais aucun bijou n’a été retrouvé. Deux suspects originaires d’Aubervilliers ont été arrêtés dès le 25 octobre. L’un d’eux a été interpellé à l’aéroport Charles-de-Gaulle alors qu’il tentait de partir en Algérie, l’autre en région parisienne, sur le point de fuir au Mali. Ils ont partiellement reconnu leur implication et ont été mis en examen pour vol en bande organisée.

Le 29 octobre, cinq nouveaux suspects ont été arrêtés dans plusieurs quartiers d’Île-de-France, certains alors qu’ils attendaient pour entrer dans un stade de football. L’un d’eux a été identifié par ADN. Ce 1ᵉʳ novembre, des défèrements étaient en cours devant des magistrats, « sur commission rogatoire », sans préciser le nombre exact de suspects concernés.

Malgré ces avancées judiciaires, la totalité des bijoux volés reste introuvable. Une situation qui alimente les critiques sur l’inefficacité des autorités françaises à protéger et retrouver leur patrimoine historique.

Un vol express au cœur du musée

Le cambriolage a eu lieu le 19 octobre à l’aube. Quatre hommes ont utilisé un élévateur pour pénétrer dans le musée par une fenêtre. En à peine sept minutes, ils ont brisé les vitrines de la Galerie Apollon et emporté neuf pièces de joaillerie exceptionnelles ayant appartenu à des reines et impératrices françaises, dont l’impératrice Eugénie.

Parmi les objets volés figuraient des tiares, broches, colliers et boucles d’oreilles, d’une valeur totale estimée à 88 millions d’euros, selon la procureure Laure Beccuau. Une seule pièce, une couronne abîmée, a été retrouvée sur place.

Les voleurs ont laissé derrière eux plus de 150 indices : ADN, empreintes digitales, matériel non détruit. Des négligences qui ont rapidement permis d’identifier plusieurs suspects. La directrice du Louvre, Laurence des Cars, a admis le 22 octobre que la sécurité du musée n’avait pas été modernisée depuis près de 40 ans.