France

Plus de 900 morts dans la rue en 2024 en France : un drame qui touche même des enfants

Le collectif Les Morts de la Rue révèle un record tragique : 912 sans-abri sont décédés en France en 2024, soit 16% de plus qu’en 2023. Parmi eux, 4% sont des mineurs de moins de 15 ans, un chiffre qui a doublé en dix ans.

Le bilan tragique présenté par le collectif Les Morts de la Rue le 30 octobre met en lumière une crise humanitaire : des jeunes et des personnes vulnérables meurent dans la rue en France.

Les chiffres, en constante augmentation, interrogent sur l’efficacité des politiques publiques face au phénomène d’appauvrissement généralisé.

Des centaines de vies brisées par la rue

Avec un âge moyen de décès à 47,7 ans, 32 ans sous la moyenne nationale, les sans-abri paient un lourd tribut. Les hommes dominent (82 %), mais les femmes (13 %) et les enfants (4 %) sont de plus en plus touchés. En août, l’UNICEF alertait déjà sur la présence de 2 159 enfants à la rue en France.

Sur 912 décès, 304 surviennent dans la rue, 243 en hébergement d’urgence, et 365 restent indéterminés. Les causes de ces morts sont multiples mais pour une majorité il s’agit de décès pour des raisons inconnues (40 %). Dans 17 % des cas, il s’agit de morts violentes (noyades, agressions, suicides). Plus généralement, les parcours révèlent des ruptures : 40 % liées à la migration, 25 % aux stupéfiants, 19 % à l’alcool.

Géographiquement, l’Île-de-France concentre 37 % des décès (338 cas), les Hauts-de-France 163, dopés par les drames des traversées de la Manche.

Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation pour le Logement des Défavorisés (ex-Abbé Pierre) s’indigne sur le réseau social X et met en cause les politiques de logement menées par le gouvernement.

Le collectif, qui a rendu hommage aux disparus en mai, dénonce l’échec des dispositifs politiques mis en place et rappelle que 70 % des victimes de 2024 vivaient à la rue depuis plus de cinq ans. Malgré la promesse d’Emmanuel Macron en 2017 de loger tous les sans-abris, les recours contre l’État pour « carence fautive » s’accumulent dans un contexte économique dégradé, alors que le pays connaît une instabilité gouvernementale chronique.