La tentative avortée des élus insoumis Ugo Bernalicis et Danièle Obono de s’approcher de l’ancien président, écroué depuis le 21 octobre dans l’affaire du financement libyen, a suscité une vive polémique. Accompagnés de journalistes du Monde et de Politis, ils ont été bloqués par l’administration pénitentiaire.
Invoquant leur droit parlementaire de visite, prévu par l’article 719 du Code de procédure pénale, les deux élus LFI affirmaient vouloir inspecter les conditions de détention à la prison de la Santé. Mais, selon le JDD, ils ont explicitement demandé à voir Nicolas Sarkozy, placé à l’isolement avec deux officiers du Service de la protection (SDLP) pour sa sécurité. L’administration a refusé, arguant qu’une visite parlementaire concerne l’établissement et non un détenu spécifique.
Sur X, Bernalicis s’est défendu : « Nous n’avons jamais demandé à voir Nicolas Sarkozy. Nous avons demandé à visiter le quartier d’isolement […] J’ai visité plus de 40 établissements en huit ans. »
Il dénonce un « enfer » carcéral, avec un taux d’occupation de 190 % et des détenus entassés.
Du côté des soutiens à l’ancien président, Véronique Waché, proche de Sarkozy, a exprimé sa « nausée » sur X, tandis que la vice-présidente de l’Assemblée nationale, la RN Hélène Laporte, a dénoncé le « voyeurisme carcéral » des deux élus.
L’incident provoqué par la visite ratée des députés a perturbé l’établissement pénitentiaire : les visites de la famille et de l’avocat de Nicolas Sarkozy ont été reportées pour éviter des prises de vues clandestines. Les Insoumis, dénonçant un refus « illégal », ont saisi le tribunal administratif. Yoann Karar, syndicaliste Force Ouvrière Justice, fustige une « hypocrisie » des élus mélenchonistes : « Ces visites servent à vérifier les conditions, pas à traquer des privilèges. »
Après la visite polémique de l’ancien président par le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, ce nouvel épisode témoigne du caractère exceptionnel et inédit de l’incarcération de Nicolas Sarkozy.