France

Sondage : Macron dégringole, Lecornu en hausse

Sébastien Lecornu gagne en popularité grâce à son image d’homme de compromis, à rebours d’un Emmanuel Macron jugé déconnecté. Avec 38% de satisfaits, il séduit au-delà du camp présidentiel. Le chef de l’État, lui, atteint un niveau d’impopularité record, fragilisant la présidence.

Sébastien Lecornu s’impose, dans l’opinion, comme le contrepoint d’Emmanuel Macron. Là où le président reste perçu comme distant et autoritaire, le Premier ministre affiche une image d’écoute, de modestie et de dialogue.

Selon l’Ifop, 38 % des Français se disent satisfaits de son action, un score stable malgré les turbulences politiques qui agitent le pays. Ancien ministre des Armées, il inspire confiance par son sérieux et sa rigueur, traits qui le parent, aux yeux d’une partie de l’électorat, d’une stature d’homme d’État.

Un président « incapable d’écoute »

Sébastien Lecornu tire profit de son positionnement modéré, notamment après son initiative sur la réforme des retraites, perçue comme un compromis salutaire. Il en récolte les bénéfices auprès des sympathisants socialistes et écologistes (42 % chacun), mais aussi au sein du camp présidentiel, où 88 % des partisans de Renaissance approuvent sa conduite.

En revanche, Emmanuel Macron, dont l’aura ne cesse de se fissurer, déçoit désormais 54 % de ses propres électeurs du premier tour de 2022. La séquence confuse marquée par la dissolution de l’Assemblée, la démission puis la re-nomination de Lecornu, a ravivé les critiques sur la stratégie présidentielle et la perte de sens du pouvoir exécutif.

Les Français ne reprochent plus seulement à Macron sa déconnexion supposée : ils l’accusent d’entraîner le pays dans le ridicule international. Certains sondés évoquent un chef d’État « obstiné », « borné », « incapable d’écoute », quand d’autres estiment que « la France est devenue la risée du monde ». Cette colère, jugée plus profonde que celle suscitée autrefois par François Hollande, fissure davantage l’image « jupitérienne » de la présidence.

Pour Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop, le contraste entre les deux hommes symbolise une fracture générationnelle et culturelle au sommet de l’État : Lecornu incarne une politique du dialogue, quand Macron reste prisonnier d’une verticalité qui ne convainc plus.