France

Vol au musée du Louvre : la piste d’une complicité interne se précise

L’enquête sur le vol estimé à 88 millions d'euros au Louvre s’oriente vers la thèse d’une complicité interne, soutenue par des preuves numériques. Plus de 150 échantillons de traces ont été prélevés. Une partie des joyaux restants a été transférée à la Banque de France pour être mise à l’abri.

L’enquête sur le spectaculaire cambriolage du Louvre, au cours duquel près de 88 millions d'euros de joyaux de la Couronne française ont été dérobés, prend un tournant décisif. Selon plusieurs sources proches du dossier, les enquêteurs disposent désormais d’éléments numériques prouvant la coopération d’un agent de sécurité du musée avec le gang.

Des échanges de messages et enregistrements suggèrent que des informations sensibles sur le système de sécurité ont été transmises avant le vol, permettant aux malfaiteurs de contourner les dispositifs de surveillance.

Transfert des plus gros bijoux

Le braquage, survenu le 19 octobre, a été exécuté en quelques minutes à peine. Grimés en ouvriers, les voleurs ont accédé à la galerie Apollon, où sont exposés les joyaux, à l’aide d’un camion muni d’un monte-meuble de 27 mètres, volé à Louvres, près de l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. Ils ont quitté les lieux avant que les gardes n’aient pu réagir. Ce casse, comparé par certains à la tragédie de Notre-Dame en 2019, a profondément choqué la France et le monde de la culture.

Alors que plus de 100 enquêteurs sont mobilisés, les analyses de plus de 150 prélèvements d’ADN et traces retrouvés sur place (gants, casques, gilets, outils) sont en cours. La procureure de Paris, Laure Beccuau, a confirmé que la piste d’une complicité interne est désormais sérieusement étudiée, sans exclure d’autres hypothèses. Des images de vidéosurveillance ont également permis de suivre les suspects quittant Paris sur deux scooters Yamaha T-Max.

Face à la menace de revente ou de démantèlement des pierres précieuses, une partie des pièces les plus inestimables a été transférée en secret vers la Banque de France, protégées dans ses coffres à 26 mètres sous terre. En parallèle, le CGI Group, société israélienne d’intelligence privée ayant déjà participé à la résolution du casse du musée de Dresde en 2019, a été sollicité pour prêter main forte aux autorités françaises.