France

Les familles du DC-10 veulent être parties civiles dans une nouvelle affaire Sarkozy

Les familles des victimes du vol UTA 772 se sont constituées partie civile dans la nouvelle enquête sur la subornation présumée de témoin dans l’affaire libyenne. Leur démarche vise à défendre la vérité, au-delà des querelles politiques entourant Nicolas Sarkozy. Le Parquet national financier doit bientôt décider de l’éventuelle tenue d’un procès.

Trente-six ans après l’attentat du vol UTA 772, les familles des 170 victimes refusent de baisser les bras. Danièle Klein, dont le frère Jean-Pierre a péri dans l’explosion du DC-10 au-dessus du désert du Ténéré en 1989, continue son combat judiciaire. Si la justice française a reconnu leur préjudice en septembre, leur démarche a été éclipsée par le tumulte médiatique entourant la condamnation de Nicolas Sarkozy.

L’ancien président, incarcéré pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen présumé de sa campagne de 2007, est indirectement lié à ce dossier : plusieurs rencontres de ses proches avec Abdallah Senoussi, chef des services secrets de Kadhafi et condamné pour l’attentat du DC-10, figurent parmi les éléments retenus par les juges.

Sarkozy n'en a pas fini avec la justice

Mais un nouveau chapitre s’ouvre. Danièle Klein et d’autres familles se sont constituées partie civile dans la seconde enquête liée à l’affaire libyenne : la subornation présumée de témoin, dite « Opération Sauver Sarko ». Cette procédure explore une possible manipulation orchestrée pour obtenir la rétractation du témoin-clé, Ziad Takieddine, qui s’était d’abord accusé, puis rétracté, avant de mourir au Liban en septembre.

Dix personnes sont désormais soupçonnées d’avoir tenté de l’influencer, via des promesses financières. Nicolas Sarkozy et son épouse, Carla Bruni, sont mis en examen pour recel de subornation de témoin et association de malfaiteurs, tout en clamant leur innocence.

Pour les familles, cette démarche n’a rien de politique. « Nous ne sommes ni dans la haine ni dans la vengeance », insiste Danièle Klein. Leur but reste inchangé : comprendre si des tentatives ont été faites pour manipuler la vérité. Selon leurs avocats, si les soupçons se confirment, ils révéleraient « une atteinte grave au respect de la justice ».

Le Parquet national financier doit bientôt décider si un nouveau procès s’ouvrira, prolongeant encore la quête de vérité autour de l’attentat le plus meurtrier commis contre la France avant 2015.