France

Meurtre d'un influenceur chrétien à Lyon : le principal suspect aurait eu «des liens» avec Daesh en Syrie

Selon des informations publiées ce 23 octobre par Le Figaro, le tueur d’Ashur Sarnaya, réfugié irakien de 45 ans, handicapé, égorgé le 10 septembre en plein live TikTok au pied de son immeuble, aurait traqué sa victime via ses directs sur la plateforme. L’enquête pointerait également «des liens» entre cet algérien de 28 ans et Daesh au Levant.

Une semaine après le placement en garde à vue de cinq suspects, depuis relâchés, dans l’affaire de l’assassinat d’Ashur Sarnaya à Lyon, un influenceur chrétien irakien égorgé au pied de son immeuble lyonnais, Le Figaro a publié ce 23 octobre des informations sur l’enquête menée par des juges d’instruction du Parquet national antiterroriste (Pnat).

D’après le quotidien français, des investigations ont permis « d’établir que le compte TikTok du suspect s’était connecté plusieurs fois aux lives d’Ashur Sarnaya en tant que spectateur ». « Le jour même de son meurtre, il assistait à son direct depuis une demi-heure, à quelques dizaines de mètres du domicile des Sarnaya », peut-on encore lire.

Le 10 septembre, aux alentours de 22h30, dans le 9e arrondissement de Lyon, alors en plein direct sur Tiktok au pied de son immeuble, Ashur Sarnaya avait été poignardé à la carotide par un individu qui avait surgi derrière lui. Le quarantenaire, réfugié politique irakien, handicapé de naissance, avait agonisé dans son fauteuil roulant pendant que son agresseur prenait la fuite. Ashur Sarnaya était très présent sur les réseaux sociaux, où il partageait sur sa foi.

Au-delà des aller-retour effectués par le meurtrier le jour même, aux alentours du domicile des Sarnaya, « des habitants du quartier de Gorge du Loup racontent aussi avoir constaté la présence d’un rôdeur dans les jours précédant le drame », a également rapporté Le Figaro. « De quoi laisser penser que Sabri B. a prémédité son geste. Et qu’Ashur Sarnaya aurait bien été victime d’un guet-apens », poursuit le quotidien.

Un tueur « inspiré ou même téléguidé depuis l’étranger ?­ »

« D’après nos informations, Sabri B. pourrait en effet avoir eu des liens avec l’État islamique en Syrie remontant à plusieurs mois », a également rapporté Le Figaro. « L’intéressé aurait-il pu alors être inspiré ou même téléguidé depuis l’étranger ? Ou aurait-il agi, comme nombre de terroristes « endogènes », sous l’effet de la propagande djihadiste en ligne ? », s’interroge alors le quotidien.

Dans la foulée du meurtre, la police déclarant ne privilégier « aucune thèse », le parquet de Lyon avait ouvert une enquête pour « homicide volontaire ». Le 2 octobre, Sabri B., ressortissant algérien de 28 ans, était arrêté à Andria, dans la région des Pouilles en Italie.

Le 9 octobre, le tribunal judiciaire de Lyon se dessaisissait de l’affaire au profit du pôle antiterroriste de l’instruction du tribunal judiciaire de Paris. Les deux procureurs avaient alors expliqué qu’en raison « des dernières avancées de l’enquête », l’information judiciaire était dorénavant étendue aux faits d’« assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et d’« association de malfaiteurs terroriste ».

Les cinq autres suspects, interpellés le 16 octobre dans l’agglomération lyonnaise, auraient été en contact avec le meurtrier présumé. Ils sont également ressortissants algériens et sont tous étant en situation irrégulière.