Alors que les élections municipales de 2026 à Paris se profilent, la candidature de Rachida Dati, investie par Les Républicains, suscite des tensions au sein du camp macroniste. Clément Beaune, haut-commissaire à la Stratégie et au Plan, s’oppose fermement à un ralliement à la ministre de la Culture, plaidant pour une candidature indépendante ou un soutien à Pierre-Yves Bournazel (Horizons).
Une fracture au sein de Renaissance
Dans une lettre adressée aux militants parisiens de Renaissance, dévoilée par Le Parisien, Clément Beaune, macroniste issu du Parti socialiste (PS) met en garde contre le risque de voir le parti présidentiel devenir un « marchepied » pour Rachida Dati. « Elle ne représente ni nos idées, ni nos valeurs », écrit-il, soulignant une divergence idéologique avec la maire du 7e arrondissement, investie par LR fin août. Cette prise de position intervient alors que certains macronistes, comme Sylvain Maillard et Benjamin Haddad, soutiennent déjà Dati, une situation qui renforce la fracture au sein du mouvement.
Clément Beaune, successeur de François Bayrou au Haut-commissariat à la Stratégie et au Plan, se dit « prêt à mener ce combat ». Il appelle à un vote rapide des militants pour trancher sur une candidature Renaissance ou un soutien à Pierre-Yves Bournazel, déjà lancé dans la course.
La démarche de l’ancien ministre suscite des interrogations alors même que Rachida Dati a rallié le camp présidentiel en intégrant le gouvernement au risque d’être exclu des Républicains.
Ainsi, le journaliste Thierry Guerrier s’interroge : « Pour qui roule Clément Beaune ? ».
Ancien socialiste, Beaune pourrait tenter d’empêcher une alternance dans la capitale au risque de se brouiller avec son propre parti.
Rachida Dati, en dépit d’une affaire judiciaire en cours et de l’affaire des bijoux volés du Louvre, est donnée favorite dans les sondages. En juin un sondage Elabe la donnait en tête avec entre 28 à 34 % des intentions de vote, un score susceptible de diminuer en cas de candidature dissidente.
Pierre-Yves Bournazel (Horizons), crédité de 8 %, est susceptible de lui faire perdre quelques points mais pourrait aussi fusionner ses listes au second tour.
Des gauches toujours divisées à cinq mois du scrutin
A gauche, David Belliard, désigné candidat écologiste à l'issue d'une primaire, obtiendrait pour sa part entre 17% et 22%, tandis que le PS peine à s'imposer : ses deux figures de proue, Emmanuel Grégoire et Rémi Féraud, restent sous la barre des 20 %, oscillant entre 14 % et 19 % selon les configurations. La candidature de la LFI Sophia Chikirou, donnée entre 14 % et 17 % selon les configurations au premier tour, pourrait diviser la gauche et lui faire devancer les socialistes dans certains cas.
La réforme du mode de scrutin, qui semble plus favorable à Rachida Dati, n’assure cependant pas à la ministre une victoire aux municipales et celle-ci devra probablement composer avec l’aile gauche des macronistes qui voudra avoir sa part du gâteau parisien.