Nommé récemment à la tête du ministère de l’Intérieur, Laurent Nuñez a affiché sa détermination à « renouer le dialogue » avec l’Algérie. Invité de plusieurs médias français (France Inter, Franceinfo, Le Monde), le ministre a estimé qu’un « bougé » était nécessaire pour sortir de l’impasse diplomatique dans laquelle les deux pays se trouvent depuis plus d’un an.
« Je comprends que la tension qu’il y a actuellement avec l’Algérie fait qu’on n’a plus de relation sécuritaire avec eux, d’échanges sécuritaires. Pour un ministre de l’Intérieur, c’est un problème, c’est un gros problème », a-t-il déclaré, selon l’AFP. Laurent Nuñez a insisté sur la nécessité de reprendre les échanges d’informations et les discussions bilatérales, soulignant : « Il faudra à un moment qu’on reprenne le dialogue avec les Algériens sur les questions de sécurité. Je vais m’y atteler. »
La crise entre Paris et Alger s’est aggravée depuis l’été 2024, après la reconnaissance par la France d’un plan d’autonomie « sous souveraineté marocaine » pour le Sahara occidental. Ce geste diplomatique avait provoqué la colère d’Alger, qui avait notamment rappelé son ambassadeur et expulsé 12 diplomates français.
Les Algériens représentent 40 % de la population des centres de rétention
Le différend porte aussi sur la question migratoire. Paris reproche à Alger de refuser de reprendre ses ressortissants visés par une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Selon le ministère de l’Intérieur, les Algériens représentaient en 2024 la première nationalité étrangère interpellée en situation irrégulière, avec 33 754 personnes, et près de 40 % des occupants des centres de rétention administrative.
Laurent Nuñez a également évoqué la question sensible de l’accord franco-algérien de 1968, qui accorde des facilités administratives aux ressortissants algériens pour l’obtention de titres de séjour. Interrogé sur une éventuelle remise en cause de ce texte, il a écarté cette option : « Il y a cet accord, il fonctionne, il n’est pas complètement parfait, mais pour l’instant, ce n’est pas à l’ordre du jour. »