« C'est la vérité qui a gagné sur le mensonge », a réagi, ce 17 octobre, Maître Mourad Battikh, avocat des parties civiles, satisfait du verdict prononcé à l’encontre de Cédric Jubillar, reconnu coupable du meurtre de sa femme, Delphine Jubillar, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn.
Condamné à 30 ans de réclusion criminelle, le maximum que prévoit la loi en France, ce peintre-plaquiste de 38 ans a écouté, impassible, l’énoncé du verdict avant d’échanger avec ses avocats. Ces derniers, qui réclamaient son acquittement, ont annoncé qu’ils allaient faire appel. Un nouveau procès pourrait donc se tenir en 2026.
« Ça a été violent, surtout pour notre client », a déclaré Maître Alexandre Martin, un des avocats de Cédric Jubillar. « Nous sommes déçus, mais nous savions qu'il y aurait un deuxième combat ; nous allons nous remettre au travail pour faire appel. Il se dit que, peut-être, en appel, un autre jury populaire pensera autrement », a-t-il ajouté. « Nous espérons que de futurs jurés y croiront », a abondé Maître Emmanuelle Franck, autre avocate de Cédric Jubillar.
« C'est une peine à la hauteur de l'absence d'aveux et de corps », a déclaré Malika Chmani, avocate des enfants Jubillar, Louis et Elyah, âgés de 11 et 6 ans. « C’est à la hauteur […] de l’absence d’aveux et de corps », a-t-elle répété à la sortie du tribunal. « Il doit nous indiquer où se trouve la dépouille de sa femme, pour la restituer à sa famille. Delphine n’a pas disparu, elle a été tuée », a, pour sa part, déclaré Maître Laurent Boguet, autre avocat des enfants de Cédric et Delphine Jubillar.
« Il m’a avoué avoir tué sa femme », affirme une petite amie
Si le corps de Delphine, 33 ans au moment des faits, n’a jamais été retrouvé, Cédric Jubillar est incarcéré à la prison de Seysses, près de Toulouse, depuis sa mise en examen en juin 2021. Un milieu carcéral où il se serait livré à des confidences.
« Tu sais que je m’en suis débarrassé, j’ai vu qu’elle avait envoyé des messages à l’autre PD, j’ai pété un câble. Ils n’ont même pas trouvé le couteau, ces abrutis », aurait-il notamment déclaré dès ses premières semaines de prison à un codétenu, Marco, qui est venu du Portugal témoigner durant le procès. Celui-ci a toutefois été dépeint comme « complètement malade », « mythomane » et « fou » par Sofiane, un autre détenu entendu par la cour d’assises.
Deux mois avant l’ouverture de son procès, la nouvelle compagne de Cédric Jubillar confiait à la presse que, lors d’un parloir, il lui aurait raconté avoir « étranglé » sa femme après avoir pris connaissance des messages d’amour qu’elle envoyait à son amant. Il aurait ensuite placé le corps à bord de sa Peugeot 207 bleue et serait parti sans bruit, en profitant de la pente devant la maison familiale pour ne pas faire tourner le moteur. Celle-ci aurait, depuis, pris ses distances.
« Il m’a avoué avoir tué sa femme, il m’a dit l’avoir étranglée chez eux, sur le canapé, qu’elle ne s’y attendait pas et qu’elle n’a eu le temps de rien », a relaté cette jeune femme dans une vidéo diffusée par France 3 Occitanie. « J’ai déjà tué une fois, ne me trompe pas et tout se passera bien », lui aurait-il également déclaré.