France

Gérald Darmanin quitte Renaissance et s’en prend à Gabriel Attal dans une interview sur LCI

Alors que la majorité traverse une crise profonde, Gérald Darmanin a officialisé sur LCI son retrait du parti Renaissance et de la vie municipale. Il a attaqué Gabriel Attal, dénoncé les querelles internes, défendu Bruno Le Maire et annoncé de nouvelles mesures judiciaires, notamment sur la notification des victimes et le durcissement des peines.

Gérald Darmanin a choisi de marquer une rupture claire. Reconduit au ministère de la Justice dans le gouvernement Lecornu II, il a profité de son passage en direct sur LCI, le 14 octobre, pour annoncer qu’il quittait définitivement le parti présidentiel Renaissance et qu’il ne briguerait plus la mairie de Tourcoing en 2026. « Je suis désormais un homme libre », a-t-il déclaré.

Cette mise en retrait politique, exigée par le Premier ministre Sébastien Lecornu pour garantir une équipe gouvernementale sans ambitions présidentielles, s’accompagne de la mise en sommeil du microparti « Populaires ! », fondé par Darmanin en 2024. Il affirme vouloir se « consacrer entièrement à l’État » et renonce à toute candidature pour 2027.

Violente charge contre Gabriel Attal et la ligne présidentielle

Lors de l’interview sur LCI, Darmanin a multiplié les attaques contre Gabriel Attal. Il s’est dit « choqué » par les propos de l’ancien Premier ministre, qui avait affirmé sur TF1 « ne plus comprendre les décisions » d’Emmanuel Macron. « Ça ne grandit pas », a-t-il lancé. « Je n’apprécie pas que, lorsqu’on est le parti du président, on critique publiquement le président », a-t-il martelé. Il estime que ces critiques publiques menacent l’unité du bloc central et ouvrent la voie à une présidentielle 2027 dominée par « l’extrême droite ou l’extrême gauche ».

Dans des propos adressés à Gabriel Attal, Gérald Darmanin a dénoncé les « aventures individuelles et prématurées à l’élection présidentielle », avertissant qu’elles ne pourraient mener qu’à « l’élimination collective ». Il accuse certains membres du camp présidentiel d’agir par intérêt personnel, au détriment de l’intérêt général : « Il faut arrêter les jeux partisans qui fatiguent les Français », a-t-il plaidé sur LCI.

Le ministre a également exprimé son incompréhension face au traitement infligé à Bruno Le Maire, ex-ministre de l’Économie, brièvement nommé aux Armées avant l’échec du gouvernement Lecornu I. « C’est injuste », a-t-il confié.

Une série de mesures judiciaires centrées sur les victimes

Au-delà des règlements de comptes politiques, Darmanin a profité de son temps d’antenne pour présenter de nouvelles priorités judiciaires. Il a annoncé qu’à partir du 20 octobre, toutes les victimes devront être prévenues de la sortie de prison de leur agresseur. Cette instruction ministérielle, destinée à « mettre la victime au centre », sera accompagnée d’un droit renforcé à être reçue par la justice à leur demande. « Aujourd’hui, ce n’est pas le cas, et cela crée un sentiment d’injustice », a-t-il dénoncé.

Il prévoit également l’instauration d’une « peine minimum » d’un an de prison ferme pour toute agression physique contre une personne dépositaire de l’autorité publique. « Aujourd’hui, le minimal, c’est zéro. Demain, ce sera un an », a-t-il expliqué. Autre proposition : limiter à un seul le sursis accordé à un condamné. En cas de récidive, une peine de prison ferme ou un travail d’intérêt général serait appliqué. Ces projets de loi seront présentés au Parlement, avec une entrée en vigueur souhaitée « début 2026 ».

Tout en condamnant les divisions internes du camp présidentiel, Darmanin a tenté de positionner son camp comme celui de la stabilité. « Si nous continuons tous comme ça, ce sera Mélenchon contre Bardella. Ce sera notre responsabilité », a-t-il averti.