France

Bruno Retailleau fustige le gouvernement Lecornu, accusé d’être aux mains des socialistes

Bruno Retailleau accuse le gouvernement Lecornu d’être dominé par les socialistes, critiquant la suspension de la réforme des retraites. Cette attaque, soutenue par Ciotti, vise à repositionner LR sur une ligne dure, malgré des divisions internes et une menace RN. Elle survient dans une crise politique, fragilisant l’autorité de Retailleau.

Bruno Retailleau, président des Républicains (LR), a vivement critiqué le gouvernement de Sébastien Lecornu dans une déclaration du 14 octobre. Il accuse le nouvel exécutif d’être « l’otage des socialistes », pointant du doigt la décision « incompréhensible » de suspendre la réforme des retraites, une concession faite pour éviter la censure par le Parti socialiste (PS).

Cette attaque survient après la passation de pouvoir mouvementée, marquée par la chute du gouvernement Lecornu I le 5 octobre, déclenchée par un tweet de Retailleau contestant la nomination de Bruno Le Maire à la Défense.

Partisan d'une ligne dure

Pour le chef de LR, cette capitulation face au PS trahit les engagements de la droite et reflète une faiblesse politique, surtout après l’exclusion des ministres LR participant au gouvernement Lecornu II. Bruno Retailleau, qui a quitté le ministère de l’Intérieur, s’appuie sur cette suspension, annoncée par Lecornu pour apaiser les tensions sociales, comme preuve d’une emprise socialiste sur les décisions gouvernementales.

Il dénonce un « silence assourdissant » sur l’immigration, un thème cher à son parti, et juge que cette politique dilue l’identité de la droite. Eric Ciotti, son prédécesseur à la tête de LR et allié du Rassemblement national (RN), a renchéri sur les réseaux sociaux, qualifiant Lecornu d’« otage consentant » et proposant une alliance pour renverser cette dynamique.

Cette prise de position intervient dans un contexte de crise, avec une popularité en berne pour LR et une dissolution potentielle qui pourrait profiter au RN, selon les sondages récents. Les analystes soulignent que cette offensive de Retailleau vise à recentrer LR sur une ligne dure, mais risque de l’isoler davantage dans un paysage politique fragmenté.

Les six ministres LR restés dans l’exécutif, malgré l’opposition de leur président, aggravent les divisions internes. Retailleau, qui avait gagné en stature à l’Intérieur sous Barnier, voit son autorité contestée, certains cadres estimant que sa stratégie aggrave la crise plutôt que de la résoudre. Cette accusation d’« otage » s’inscrit dans une bataille pour la survie politique de LR, alors que Lecornu tente de stabiliser son gouvernement face à des défis économiques et sociaux croissants.