France

Censure, union des droites et tensions politiques, Jordan Bardella fait le point

Jordan Bardella menace de censurer un gouvernement de gauche, appelant à une union des droites et à la dissolution. Il critique Macron et les macronistes, proposant une privatisation de l’audiovisuel public face à la crise post-Lecornu.

L’interview de Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN), diffusée le 9 octobre sur CNews dans l’émission 100 % Politique, a cristallisé les enjeux politiques français à la veille d’une crise gouvernementale majeure.

Dans un contexte marqué par la démission surprise de Sébastien Lecornu le 6 octobre et le rejet de la motion de destitution d’Emmanuel Macron le 8 octobre, Bardella a lancé une mise en garde cinglante : tout Premier ministre de gauche sera immédiatement censuré par son parti. Une prise de position qui renforce la menace de paralysie institutionnelle.

Main tendue à la droite

Il a dénoncé les « balivernes » des macronistes, accusés de manipuler les Français avec des promesses d’accords illusoires, notamment avec le Parti socialiste (PS). Jordan Bardella a appelé à la dissolution de l’Assemblée nationale ou à la démission de Macron, estimant que l’incapacité des Républicains (LR), sous Bruno Retailleau, à s’émanciper du « bloc central » compromet toute solution viable.

Il a tendu la main aux « orphelins de la droite », invitant LR et d’autres forces conservatrices à s’allier au RN, fort de 33-35 % dans les sondages, pour former une coalition de gouvernement. Cette proposition d’union des droites, déjà évoquée lors des législatives de 2024, vise à contrer l’impasse actuelle, avec un budget 2026 en péril et des tensions sociales croissantes.

Il a critiqué l’audiovisuel public, jugé coûteux (4 milliards d’euros annuels), promettant sa privatisation si le RN accède au pouvoir. Il a toutefois réaffirmé l’opposition ferme à une cohabitation avec la gauche, estimant que les 91 députés Renaissance, affaiblis par des sondages défavorables à une dissolution, pourraient s’abstenir, mais pas suffire à stabiliser un gouvernement.

Avec une dissolution toujours possible, le RN mise sur une position ferme pour capter l’électorat frustré, tout en laissant planer l’incertitude sur les municipales de mars 2026. Cette stratégie, si elle réussit, pourrait redéfinir le paysage politique, mais risque aussi d’approfondir la fracture nationale dans un pays déjà divisé.