Emmanuel Macron a réaffirmé avec solennité son engagement à perpétuer l’œuvre de Robert Badinter, figure emblématique de l’abolition de la peine de mort en France, lors d’une cérémonie marquant son entrée au Panthéon le 9 octobre.
Cet hommage, teinté d’émotion, survient dans un contexte où la tombe de Badinter a été profanée le 8 octobre, un acte que le président a dénoncé avec vigueur, y voyant une attaque contre les valeurs d’universalisme républicain qu’il incarnait.
Macron veut convaincre 56 pays
Dans son discours, Macron a promis de porter ce combat jusqu’à l’éradication totale de la peine capitale à l’échelle mondiale, un objectif ambitieux face aux 56 pays qui la maintiennent encore, dont certains alliés comme les États-Unis.
« Robert Badinter, né dans les années vingt ravagées par la haine des Juifs, s'est éteint dans nos années vingt où à nouveau la haine des Juifs tue. N'éteignons jamais cette colère face à l'antisémitisme », a aussi dit le président de la République lors de la cérémonie.
Badinter, décédé en février 2024 à 95 ans, avait marqué l’histoire en 1981 en tant que ministre de la Justice sous François Mitterrand, réussissant à faire voter l’abolition en France malgré une opinion publique majoritairement favorable à la peine de mort (63 % selon les sondages de l’époque).
Macron a salué cette audace, soulignant que cette décision avait ouvert la voie à une prise de conscience globale, avec aujourd’hui près de 62 % des nations abolitionnistes. Le président a annoncé que la France organisera en 2026 le prochain Congrès mondial contre la peine de mort, une initiative visant à rallier les États encore réticents, notamment en Asie et au Moyen-Orient, où des exécutions restent fréquentes.
Il a insisté sur l’irréversibilité des erreurs judiciaires et l’incompatibilité de la peine capitale avec les droits humains, des arguments chers à Badinter. Cette promesse intervient dans un contexte politique français tendu, marqué par la crise post-démission de Sébastien Lecornu le 6 octobre. Emmanuel Macron a choisi de s’appuyer sur cet événement pour projeter une image de leadership moral à l’international.