L’étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) publiée le 24 septembre 2025, met en lumière une hétérogénéité marquée des profils de précarité dans l'UE à 27.
Le seuil de pauvreté, fixé à 60 % du revenu médian national, varie fortement : de 530 euros en parité de pouvoir d'achat en Roumanie à 1 500 euros au Luxembourg. Globalement, 16,9 % des Européens sont pauvres et 11,7 % modestes (entre 60 et 75 % du médian). La France affiche 14,3 % de pauvres, un taux inférieur à la moyenne européenne de 16,9 %, mais compensé par un plus grand nombre de revenus modestes.
Disparités géographiques et sociales marquées
Les taux les plus élevés se concentrent en Europe de l'Est et du Sud : la Roumanie (34,1 %), la Lettonie (33,7 %) ou la Bulgarie (33 %) dépassent largement la moyenne. À l'opposé, la Tchéquie n'atteint que 21 %. En France, les retraités sont mieux protégés (10 % de pauvres contre 15 % en UE) en dépit de récents chiffres alarmants sur l’isolement des plus âgés, mais les jeunes et étudiants représentent 13 % des pauvres, un pic notable dans l'Ouest européen.
Les familles monoparentales (31 % pauvres) et les chômeurs (61 % en UE, 59 % en France) sont surreprésentés. Dans le Sud et l'Est, les actifs et couples avec enfants dominent les profils précaires.
Dans les pays du Sud et ceux d'Europe de l’Est, comme la Pologne ou la Roumanie, les actifs (jusqu’à 39 % des pauvres en Roumanie) et les couples avec enfants prédominent.
Les immigrés hors UE sont également surreprésentés, avec 44 % en situation de pauvreté dans l’UE, contre 14,3 % pour la population totale en France. Une récente étude du Secours Populaire évoquait déjà le chiffre d’un français sur cinq en situation de précarité.
Ces disparités, tant géographiques que sociales, mettent en évidence des défis structurels variés, nécessitant des politiques adaptées à chaque contexte national pour réduire les inégalités et améliorer les conditions de vie des plus vulnérables.