Le rapport annuel de l'IGGN, publié le 29 septembre 2025, dresse un bilan accablant : jamais les gendarmes n'ont été autant agressés qu'en 2024.
Avec près de 9 500 gendarmes agressés, c’est une véritable explosion des violences armées qui est déplorée mettant en lumière les tensions sociales et sécuritaires traversées par la France.
Un pic de violences inédit sur le terrain
D'après ce document de référence, les 141 000 personnels civils et militaires (actifs et réservistes) ont subi 5 463 agressions physiques et 6 762 verbales, dont 2 750 couplées à des violences physiques. Soit une hausse de 1,6 % par rapport à 2023, déjà record alors que l’affaire Nahel avait provoqué des émeutes dans une partie du pays. Sur la décennie 2015-2024, l'augmentation culmine à 55 %. Plus alarmant encore : plus de la moitié des agressions physiques impliquent une arme, dont près d'un quart des armes à feu, en progression de 145 % pour ces dernières.
Le bilan humain est lourd : deux gendarmes tués, 3 162 blessés.
Le Délégué national du syndicat Alliance Police Nationale Eric Henry dénonce cette situation, décrivant « un métier de plus en plus dangereux et une protection absente ».
La publication de ces chiffres s'inscrit dans un contexte de défiance croissante envers les forces de l'ordre. Les émeutes en Nouvelle-Calédonie durant le printemps et l’été 2024 contre la réforme du corps électoral ont exacerbé la situation : quatre morts, dont un gendarme, et une dizaine d'usages d'armes recensés, dont cinq mortels.
Vingt-deux civils sont par ailleurs décédés suite à une action de la gendarmerie, dont 12 par usage d'armes. Face à cela, l'institution renforce ses outils : un logiciel CITAR pour traquer la corruption via les connexions informatiques. Mais au-delà des statistiques, ce rapport témoigne d’une montée de la violence en France.