Une plainte a été déposée par le Syndicat national des agents publics de l’Éducation nationale (Snapen), représenté par son avocat Me Vincent Brengarth, auprès de la commission des requêtes de la Cour de justice de la République (CJR) contre le Premier ministre Sébastien Lecornu.
Cette action fait suite à une enquête de Mediapart mi-septembre révélant que le Premier ministre, présenté depuis 2016 comme titulaire d’un master de droit public dans des portraits, sur LinkedIn, ou lors de conférences, n’a en réalité validé qu’une maîtrise (Bac +4), équivalent au master 1, et non le master 2 (Bac +5) requis par la réforme LMD des années 2000.
Manque de transparence
Le syndicat accuse Sébastien Lecornu d’avoir sciemment laissé croire à une qualification supérieure, une allégation renforcée par des mentions ambiguës sur son site officiel et LinkedIn (« Master, droit public général, 2005-2008 »). Interrogé dans Le Parisien, il a défendu sa position, affirmant avoir validé sa maîtrise à l’Université Panthéon-Assas et qualifiant la polémique de « fausse » et teintée de « mépris social ».
Il a cependant ajusté sa biographie officielle, se limitant désormais à « études de droit à Panthéon-Assas » sans préciser le niveau. Me Brengarth souligne que, bien qu’aucun diplôme ne soit requis pour être ministre et que l’absence de master 2 ne reflète pas une incompétence, le manque de transparence d’un haut responsable d’État nuit à la crédibilité des certifications universitaires, à l’égalité républicaine et au service public de l’enseignement supérieur, points centraux de la plainte.
Cette affaire intervient alors que Lecornu, nommé Premier ministre début septembre, tente de former son gouvernement dans un climat politique tendu, marqué par des appels à la démission et des pressions sociales.
Le syndicat, soutenu par des enseignants-chercheurs, voit dans cette controverse un symbole des écarts entre élites et citoyens. Alors que le Premier ministre essaye tant bien que mal de trouver un consensus autour de son futur gouvernement, sa légitimité est déjà mise à l'épreuve.