L’Observatoire national de la sécurité des médecins révèle une hausse préoccupante de 26 % des violences envers les soignants en 2024, avec 1 992 incidents signalés.
Ce chiffre, en progression de 95 % depuis 2021, reflète à la fois une meilleure déclaration des incidents et une réelle montée de l’agressivité : dès juillet une étude révélait que 41 % des médecins libéraux déclaraient avoir déjà été victimes d’une agression.
Un climat de violence en nette aggravation
Agressions verbales (1 207 cas), physiques (105 cas), falsifications d’ordonnances (306 cas) et actes de vandalisme (104 cas) touchent majoritairement les généralistes (63 % des déclarations), mais aussi psychiatres, ophtalmologues et autres spécialistes. Ces chiffres, basés sur des déclarations volontaires, ne représentent que « la face visible de l’iceberg », selon le Dr Jean-Jacques Avrane, coordonnateur de l'Observatoire de la sécurité au sein de l'ordre.
Les motifs des violences incluent des reproches sur la prise en charge (32 %), des refus de prescriptions (17 %) et des délais d’attente jugés excessifs (8 %). La médecine de ville concentre 74 % des incidents, les hôpitaux étant moins concernés, peut-être en raison d’une gestion interne des conflits. Seuls 35 % des médecins agressés portent plainte, un chiffre jugé trop faible.
La loi Pradal, promulguée en 2025, alourdit les sanctions et permet à l’Ordre ou aux directeurs d’établissements de porter plainte pour les victimes, mais certains décrets manquent encore. Des protocoles avec les parquets et les forces de l’ordre ont été signés pour accélérer les procédure judiciaires. Face à cette « spirale de la violence », l’Ordre appelle à une mobilisation collective pour protéger les soignants.