Un sondage CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD révèle que 86 % des Français souhaitent l’incarcération systématique des étrangers sous OQTF auteurs de crimes ou délits avant leur expulsion, contre 14 % d’opposants, une hausse de deux points depuis juillet (84 %).
Ce sondage intervient quelques jours après que le parquet ait condamné à 18 ans de prison ferme un ressortissant centrafricain, clandestin sous trois obligations de quitter le territoire français (OQTF), pour le viol de Claire Geronimi et Mathilde, un verdict rendu environ un an après le meurtre de Philippine, étudiante de 19 ans retrouvée morte le 21 septembre 2024 dans le bois de Boulogne. Le principal suspect était un Marocain qui faisait, là encore, l’objet d’une OQTF.
Une mesure consensuelle
Selon le sondage, l’opinion reste stable selon le genre (86 % des femmes, 85 % des hommes) et varie légèrement par âge, avec 89 % de soutien chez les 65 ans et plus, suivis de 87 % (50-64 ans), 86 % (18-24 ans) et 85 % (35-49 ans). Les catégories socioprofessionnelles montrent des écarts : 90 % des CSP- plébiscitent une surveillance accrue, contre 84 % des CSP+.
Politiquement, la mesure gagne un large consensus : 94 % des sympathisants du Rassemblement national (RN) et 92 % des Républicains (LR) y sont favorables, suivis de 81 % chez Renaissance et 76 % à gauche, avec 63 % chez La France insoumise (LFI), 73 % chez Europe Écologie-les Verts (EELV) et 84 % au Parti socialiste (PS).
Cette montée de la fermeté traverse même les rangs de la gauche, traditionnellement plus nuancée, reflétant une exaspération face à l’insécurité. Les précédents sondages d’octobre 2024 (84 %) confirment cette tendance, renforcée par des affaires récentes. Le gouvernement pourrait ajuster sa politique migratoire, alors que les failles des OQTF alimentent un débat national intense.