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France : perquisitions chez SOS Chrétiens d’Orient dans une enquête pour complicité de crimes contre l'humanité en Syrie

L’ONG française SOS Chrétiens d’Orient, connue pour sa proximité avec la droite radicale, a été visée cette semaine par une série de perquisitions dans le cadre d’une enquête du Parquet français antiterroriste. Les investigations portent sur des soupçons de financement indirect de milices pro-régime syriennes accusées d’exactions contre les civils.

Entre le 23 et le 25 septembre, les gendarmes de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH) ont mené plusieurs opérations à Boulogne-Billancourt, Courbevoie et Paris, ainsi que dans des sociétés basées en Ille-et-Vilaine et des domiciles en Essonne. Ces perquisitions s’inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte fin 2020 par le Parquet national antiterroriste (Pnat).

Selon les informations communiquées, l’objectif des enquêteurs est de vérifier si SOS Chrétiens d’Orient a pu, directement ou indirectement, reverser une partie de ses fonds aux Forces de défense nationale (NDF), des milices syriennes pro-Bachar al-Assad. Ces groupes armés sont accusés par plusieurs ONG et organisations internationales d’avoir commis de graves violations des droits humains, incluant des bombardements de zones civiles, des pillages de villages et le recrutement d’enfants soldats.

Charles de Meyer, président de l’association fondée en 2013, a confirmé avoir été entendu par les enquêteurs dans le cadre d’une audition libre. Son ordinateur ainsi que d’autres matériels informatiques de l’ONG ont été saisis. Selon plusieurs médias français, les perquisitions se sont étendues sur trois jours et ont mobilisé d’importants moyens d’investigation.

Une complaisance envers le régime de Bachar al-Assad

Proche de l’extrême droite française et revendiquant une inspiration maurassienne, SOS Chrétiens d’Orient affirme depuis sa création porter secours aux communautés chrétiennes persécutées au Moyen-Orient, en particulier face aux exactions de l’organisation État islamique. Mais l’association est régulièrement critiquée pour sa complaisance supposée envers le régime de Bachar al-Assad.

Déjà, en 2022, l’ONG avait démenti toute implication dans des crimes commis en Syrie, rejetant les accusations portées par Mediapart et d’autres médias. Elle affirmait alors n’avoir « jamais été complice de quelque crime que ce soit », insistant sur le caractère exclusivement humanitaire de ses missions.