France

Exposition 'In Between Wars' : MSF répond aux accusations «outrancières» du CRIF

Après que le président du CRIF a qualifié d'«apologie du terrorisme» l'exposition présentée par MSF à Paris sur la vie des palestiniens à Gaza, l'ONG lui a demandé de retirer ses propos. RT France s'est rendu sur place pour constater l'ambiance.

L’installation «In Between wars», conçue par l'ONG Médecins sans frontières (MSF) et présentée en partenariat avec la Maison des Métallos, établissement culturel de la Mairie de Paris, restitue la vie quotidienne des Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie, à travers plusieurs décors successifs composés d’enregistrements sonores, de témoignages filmés et de photographies. 

Mais le projet a suscité le dégoût profond du président du Conseil Représentatif des Institutions juives de France (CRIF), M. Roger Cukierman, qui y voit ni plus ni moins qu'«une incitation à la haine et une apologie du terrorisme».

Dans un communiqué, Roger Cukierman demande à la maire de Paris Anne Hidalgo de «mettre un terme à cette exposition dont la nature ne peut qu'attiser la violence antisémite et augmenter la menace terroriste à Paris» tandis que la France «pleure encore les victimes du 13 novembre».

L'homme déplore notamment la présence de la «photo du détail du portique où l'on voit le logo du FPLP, organisation qui figure sur la liste des organisations terroristes de l'UE» ainsi que des «portraits de terroristes impliqués dans des attentats, qualifiés de 'martyrs' dans le dossier de presse de Médecins Sans Frontières» 

Lire aussi : Les leaders musulmans refusent d’assister au dîner du CRIF

Pour MSF, le président du CRIF a «dépassé les bornes» 

Interrogée par RT France qui s'est rendu sur place, la directice de la communication de MSF France, Claire Magone, a présenté l'exposition et est revenue sur les propos de Roger Cukierman.

«Il s'agit d'une installation multimédia à travers laquelle nous avons tenté de représenter la réalité de la vie sous occupation israélienne telle que nous la percevons depuis des années que nous somme présents à Gaza et en Cisjordanie», a-t-elle expliqué. 

Pour Claire Magone, «l'utilisation du mot 'occupation' a toujours été un sujet à controverse et il faut savoir accepter le débat d'opinion». 

«Par ses propos, monsieur Cukierman a clairement dépassé les bornes d'un débat d'opinion acceptable», a souligné la porte-parole, ajoutant qu'il «ne faut pas sortir d'un déni de la réalité».

«Oui, les conséquences de l'occupation israélienne à Gaza et en Cisjordanie ont des effets tangibles et il faut les regarder en face», a-t-elle souligné au micro de RT.

Elle a par ailleurs ajouté que MSF n'avait pas été contacté par la Maire de Paris sur cette question. «Nous en déduisons que les propos outranciers de M. Cukierman n'ont pas été pris au sérieux», a-t-elle conclu.

L'exposition In Between Wars reprendra du 5 au 17 janvier à la Maison des Métallos (94 Rue Jean-Pierre Timbaud, Paris XIe).