Patrick Martin, président du Medef, a exprimé sa satisfaction face à l’accent mis par le Premier ministre Sébastien Lecornu sur la réduction des dépenses publiques, dans une interview accordée au « Parisien ».
« Je me réjouis que le Premier ministre place la réduction des dépenses publiques comme première priorité », a-t-il déclaré, soulignant que cette orientation correspond aux attentes des acteurs économiques, qui réclament également des mesures pour stimuler l’activité, l’investissement et les embauches.
Lecornu sous pression du patronat
Cette prise de position intervient alors que le gouvernement prépare le budget 2026, dans un climat de tensions sociales et économiques. Néanmoins, Patrick Martin met en garde Sébastien Lecornu et le Parlement contre une hausse de la fiscalité sur les entreprises, insistant sur la nécessité de « prendre en compte la situation économique » actuelle.
« Tous les pays encouragent leurs entreprises et les investisseurs : ne faisons pas l’inverse au détriment de la croissance, de l’emploi, de l’investissement et du pouvoir d’achat », a-t-il averti, pointant une concurrence internationale accrue. Ces dernières semaines, le Medef s’est fermement opposé à toute augmentation des prélèvements obligatoires sur les entreprises et à l’instauration de la taxe Zucman, qui viserait à taxer à hauteur de 2 % le patrimoine des 1 800 contribuables les plus riches, une mesure soutenue par une partie de la gauche.
Patrick Martin appelle à une prise en compte d’une « situation économique de plus en plus tendue » dans les arbitrages à venir, soulignant l’importance d’éviter des décisions qui freineraient la dynamique économique. Il a par ailleurs confirmé l’organisation d’un rassemblement patronal le 13 octobre à la salle Accor Arena de Bercy, un événement visant à mobiliser contre toute politique perçue comme défavorable aux entreprises.
Cette annonce s’inscrit dans une stratégie du Medef pour peser sur les débats budgétaires, alors que Sébastien Lecornu a promis un budget à 4,7 % de déficit en 2026, sans augmenter les impôts majeurs, mais avec des coupes dans les dépenses publiques et une lutte renforcée contre la fraude.