France

Manifestations des agriculteurs en France : Mercosur, taxes américaines et concurrence étrangère dans le viseur

Le 26 septembre, à l’appel de la FNSEA, de nombreux agriculteurs français ont organisé une centaine d’actions pour protester contre l’accord Mercosur, les droits de douane américains et la concurrence de produits étrangers aux normes jugées inéquitables. Le secteur agricole réclame une réaction du gouvernement.

Dans plusieurs régions de France, des centaines d’agriculteurs ont bloqué les routes avec leurs tracteurs, le 26 septembre, répondant à l’appel de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) pour une centaine d’actions de protestation.

Les raisons de cette mobilisation sont multiples. Trois motifs dominent : l’accord de libre-échange entre l'Europe et les pays latino-américains du Mercosur, entériné début septembre ; l’augmentation des droits de douane américains, notamment de 15 % pour la viticulture ; et la concurrence de produits importés soumis à des normes différentes de celles imposées aux exploitants français.

Des manifestations ont notamment eu lieu devant le château de Versailles, où a participé le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau. « Nous sommes moins nombreux parce que le mois de septembre est un mois où les vendanges ne sont pas terminées, les éleveurs sont encore dans les ensilages, les récoltes de maïs et de betteraves, et les semis de blé vont bientôt commencer. Ce n'est pas la bonne période », a-t-il déclaré.

Les agriculteurs menacent de revenir cet hiver

Le président de la FNSEA a appelé le président français Emmanuel Macron à réagir aux actions des agriculteurs, et le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu à les « accueillir d'urgence » afin de donner « un cap » au secteur agricole. Il a averti que les manifestations pourraient se poursuivre pendant l'hiver en cas de besoin.

La politique des autorités françaises ne satisfait pas seulement les agriculteurs. Les 11 et 18 septembre, des manifestations de masse contre la politique budgétaire du gouvernement français ont eu lieu dans tout le pays. Selon la CGT, la deuxième journée de manifestations a rassemblé plus d'un million de personnes, montrant que « la colère sociale se renforce ».

Lors de ces deux journées, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a mobilisé 80 000 policiers et gendarmes. Ces mobilisations ont donné lieu à un grand nombre d'interpellations, souvent brutales : 540 arrestations le premier jour et 309 le deuxième.