«Le Conseil constitutionnel a déclaré conforme à la Constitution les neuf premiers alinéas de l'article 6 de la loi du 3 avril 1955 relative à l'état d'urgence», a-t-il annoncé dans un communiqué.
Les articles de cette loi révisée le 20 novembre portant sur les assignations à résidence étaient contestés par les avocats d'un militant écologiste, qui avaient déposé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), jugeant le texte contraire «à la liberté constitutionnelle d'aller et de venir».
Cette décision était très attendue tant par le gouvernement - qui doit présenter mercredi son projet de réforme constitutionnelle prévoyant l'inscription dans la loi fondamentale de l'état d'urgence - que par la centaine d'organisations qui en ont dénoncé «les dérives possibles».
Lire aussi : Une centaine d’organisations dénoncent l’état d’urgence
Les avocats des requérants avaient annoncé à l'AFP qu'en cas d'échec, ils saisiraient la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).
Les Sages du Conseil constitutionnel ont totalement validé l'article 6 de la loi, qui stipule notamment que «le ministre de l'Intérieur peut prononcer l'assignation à résidence de toute personne (...) à l'égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l'ordre public», à l'exception du dizième alinéa, consacré au port de bracelet électronique, qui n'était pas visé par les requérants.
Le Conseil constitutionnel ne s'est penché qu'une seule fois sur la loi fondant l'état d'urgence, en 1985, sur fond de crise en Nouvelle-Calédonie. Mais il n'avait toutefois pas examiné au fond la conformité de ce régime avec les valeurs suprêmes du droit français.
Dans leur texte, les Sages saisissent cette occasion pour souligner que «la Constitution n'exclut pas la possibilité pour le législateur de prévoir un régime d'état d'urgence».
Lire aussi : Jean-Luc Mélenchon déplore les «débordements absurdes» liés à l’état d’urgence