France

Christophe Castaner met fin à sa collaboration avec Shein après des accusations de lobbying

Christophe Castaner a cessé de conseiller Shein le 30 juin 2025, fin de mission officialisée le 24 septembre, après des accusations de lobbying pendant les débats sur la loi anti-fast-fashion. Les ONG dénoncent un conflit d’intérêts non déclaré, tandis que Shein utilise ce comité pour son rapport RSE, sous pression législative et médiatique.

Christophe Castaner, ancien ministre de l’Intérieur et actuel président du conseil de surveillance du port de Marseille-Fos, ne conseille plus le géant chinois de la fast-fashion Shein, sa mission au sein d’un comité stratégique ayant officiellement pris fin le 30 juin 2025, selon des rapports de presse.

Cette annonce intervient après des mois de controverse, initiée en décembre 2024 lorsque Shein avait nommé Castaner à ce poste, suscitant les critiques des Amis de la Terre et de l’Observatoire des multinationales. Ces organisations avaient alerté la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) sur un possible conflit d’intérêts, estimant que cette nomination relevait de lobbying, alors que la loi anti-fast-fashion était débattue au Parlement pour réguler ce secteur accusé d’exploitation et de pollution.

Castaner, via sa société Villanelle Conseil, s’était défendu, affirmant que son rôle se limitait à un « appui et conseil » et non à du lobbying, une distinction contestée par les ONG, qui pointent l’absence de déclaration de cette activité auprès de la HATVP. Le comité, incluant également Nicole Guedj (ex-secrétaire d’État) et Bernard Spitz (ex-patron de la Fédération française de l’assurance), était chargé de conseiller Shein sur la zone Europe, Afrique et Moyen-Orient, avec pour mission de nourrir un futur rapport sur la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), dont la publication reste indéterminée.

Polémique persistante

Cette fin de mission coïncide avec l’adoption récente de la loi anti-fast-fashion, qui impose des taxes et des obligations environnementales aux enseignes comme Shein, suggérant que la pression législative a pu précipiter cette rupture. Castaner a été accusé de favoriser les intérêts de Shein, notamment lors des débats parlementaires où la marque a tenté d’infléchir les mesures.

La fin de sa mission, signifiée par l’entreprise, met un terme à une polémique qui a terni son image. Son rôle au port de Marseille-Fos, un secteur stratégique, avait déjà soulevé des questions éthiques. Shein, de son côté, affirme que le travail consultatif est clos, mais des observateurs estiment que cette sortie pourrait être une stratégie pour éviter des enquêtes plus approfondies de la HATVP ou des sanctions liées à la nouvelle législation.

Les ONG saluent ce départ comme une victoire, appelant à une transparence accrue sur les liens entre politiques et multinationales, tandis que Castaner reste silencieux, laissant planer des doutes sur ses futures activités. Politiquement, cette affaire ravive le débat sur les pantouflages et les conflits d’intérêts. Avec la loi anti-fast-fashion désormais en vigueur, Shein pourrait revoir sa stratégie en Europe, tandis que Castaner, bien que libéré de ce mandat, risque de voir sa crédibilité politique entachée.