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France : Ciotti propose un contre-budget à Lecornu pour économiser 120 milliards d'euros

Éric Ciotti propose à Sébastien Lecornu un contre-budget de 120 milliards d'économies, inspiré de Javier Milei, sans hausse d'impôts. Il cible l'immigration, l'UE, les aides au développement et les réformes sociales comme l'assurance chômage. Cette offensive politique accentue les clivages à droite, sans réaction gouvernementale immédiate.

Éric Ciotti, président du groupe parlementaire Union des droites à l'Assemblée nationale et député des Alpes-Maritimes, a adressé un courrier au Premier ministre Sébastien Lecornu le 18 septembre 2025, proposant un contre-budget ambitieux visant 120 milliards d'euros d'économies structurelles.

Cette initiative intervient dans un contexte budgétaire tendu, après l'échec des propositions de François Bayrou, qui prévoyaient seulement 44 milliards d'économies et avaient été rejetées le 8 septembre. Allié du Rassemblement national, Ciotti s'inspire ouvertement du modèle ultralibéral du président argentin Javier Milei, connu pour ses coupes drastiques dans la dépense publique.

Il insiste sur la nécessité d'une « remise en ordre profonde de nos finances publiques » sans aucune hausse d'impôts, fixant des « lignes rouges non négociables » : pas d'augmentation des prélèvements obligatoires, pas de désindexation des retraites et maintien de la prise en charge des soins et médicaments.

Revoir le budget de l'immigration

Les propositions de Ciotti touchent plusieurs secteurs sensibles. Sur l'immigration, il veut « mettre fin aux abus » en transformant l'aide médicale d'État (AME) en un « dispositif d'urgence strictement limité ». Il préconise aussi de réduire la contribution française au budget de l'Union européenne et les aides au développement.

Côté social, une « réforme en profondeur » est envisagée, incluant la modernisation de l'assurance chômage et de la formation professionnelle. Ces mesures, selon lui, permettraient d'éviter un endettement croissant et de restaurer la crédibilité budgétaire de la France. Éric Ciotti, qui se présente aux municipales de Nice en mars 2026, utilise cette proposition pour affirmer une ligne ferme, alignée sur les idées souverainistes et libérales de son camp.

Aucune réaction immédiate du gouvernement n'est rapportée, mais cette lettre arrive avant une rencontre prévue à Matignon, dans le cadre des consultations lancées par Lecornu pour élaborer le budget 2026. Politiquement, ce contre-budget pourrait accentuer les clivages à droite : d'un côté, il renforce la posture de l'Union des droites face aux modérés ; de l'autre, il risque de heurter les alliés centristes ou sociaux.

En pleine crise budgétaire post-olympique, cette offensive de Ciotti met la pression sur l'exécutif, qui doit boucler un budget sous contrainte européenne, et illustre les tensions internes à la majorité relative. Si adopté en partie, il pourrait transformer le paysage fiscal français, mais sa radicalité évoque plus un programme électoral qu'un compromis immédiat.