« Ce n’est pas à la hauteur de la situation », a regretté le 15 septembre Geoffroy Roux de Bézieux. Invité sur le plateau de BFMTV, l’ancien président du Medef (2018–2023) était interrogé sur des propos récents de Sophie Binet, actuelle secrétaire générale de la CGT : « Sophie, va monter ta boîte », a-t-il taclé.
Plus tôt dans la journée, sur le plateau de TF1, la syndicaliste avait déclaré que les patrons devaient « retrouver la voie de la décence ». Sophie Binet réagissait elle-même à des propos de l’actuel président du Medef, Patrick Martin, qui, dans une interview au Parisien parue le 13 septembre, avait prévenu qu’« une grande mobilisation patronale » aurait lieu en cas de hausse de la fiscalité sur les entreprises dans le cadre du budget 2026.
En toile de fond : la taxe Zucman, prônée par la gauche française, qui vise à instaurer un « impôt plancher » de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, outils de travail inclus. Une perspective qui fait bondir la droite et les milieux entrepreneuriaux.
Une « vision fantasmée du patron »
« Ce n’est plus possible qu’ils passent leur temps à pleurnicher », avait ajouté la numéro un de la CGT, évoquant des dividendes qui « atteignent des records » en France, des résultats du CAC 40 « florissants » et « 211 milliards d’aides […] consenties chaque année ».
Regrettant une « espèce de vision fantasmée du patron, du CAC 40 », Geoffroy Roux de Bézieux a renvoyé aux « 200 000 entreprises en France », « les plus taxées du monde », et à ceux qui les dirigent. « Ce sont des gens qui bossent 70 heures, qui font faillite : 70 000 faillites ! », a-t-il étayé, évoquant les « 13 milliards d’impôts supplémentaires dans le budget précédent ».
« On a Trump qui nous taxe, on a les Chinois qui nous envahissent avec leurs voitures, et on a – pardon de le dire – les grévistes professionnels qui malheureusement remettent de l’huile sur le feu », a poursuivi l’ancien patron des patrons.
Toujours le 15 septembre, Sophie Binet avait été reçue à Matignon par Sébastien Lecornu. Devant la presse, à l’issue de cet entretien, la secrétaire générale de la CGT avait demandé au nouveau Premier ministre l’« abrogation de la réforme des retraites ». Fustigeant une « blessure démocratique et sociale », la syndicaliste avait affirmé que cette réforme polémique, menée en 2023, « est à l’origine de la situation d’instabilité politique actuelle ».