« Tant que vous penserez que vous ne pouvez fêter le Nouvel An juif et l’an 1 d’un État palestinien, vous ne sèmerez que la haine, le désespoir et la mort ».
Le 15 septembre, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste (PS), a déclenché une polémique en appelant, sur X, à hisser le drapeau palestinien sur les mairies françaises le 22 septembre, date prévue pour la reconnaissance de l’État palestinien par la France.
Cette initiative coïncide avec Roch Hachana, le Nouvel An juif, ce que Julien Bahloul, ancien porte-parole de l’armée israélienne, a relevé. La réponse d’Olivier Faure a provoqué une vague d’indignation.
Riposte communautaire juive et réaction du ministre de l’Intérieur
Des figures de la communauté juive, comme Elie Korchia, président du Consistoire central, ont dénoncé une « essentialisation des Juifs » et une « haine d’Israël » frôlant l’antisémitisme.
Yonathan Arfi, président du Crif, a fustigé une « surenchère démagogique et clientéliste », tandis que Philippe Meyer, de B’nai B’rith, a réclamé des excuses, estimant qu’une « ligne rouge » était franchie. L’association « Nous vivrons » et Anne-Sophie Sebban-Bécache, de l’American Jewish Committee, ont également condamné des propos jugés « odieux ».
Le grand rabbin Haïm Korsia a, quant à lui, appelé à ne pas confondre calendrier religieux et conflit géopolitique, plaidant pour l’apaisement.
Face à la controverse, Faure a précisé que son « vous » visait uniquement l’internaute, accusant ses détracteurs de banaliser l’antisémitisme par une indignation « à mauvais escient ».
La polémique a aussi attiré l’attention de figures politiques. Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur démissionnaire, a rebondi sur la question de pavoiser aux couleurs de la Palestine en rappelant que des tribunaux ont récemment ordonné le retrait de drapeaux palestiniens de mairies pour atteinte à la neutralité.
Le ministre, très favorable à Tel Aviv, s’est cependant gardé de rappeler qu’une décision analogue concernait les drapeaux israéliens.
Jean-Luc Mélenchon, fondateur de La France insoumise, a ironiquement soutenu Faure, l’exhortant à ne pas mélanger religion et politique, tout en soulignant les attaques subies par son camp sur ce dossier.
Cette affaire fragilise Olivier Faure, contesté à la tête du PS et hué à la Fête de l’Humanité pour ses critiques envers LFI sur le Hamas. Entre accusations d’antisémitisme et tensions politiques, le patron du PS navigue dans une crise où chaque mot compte.