France

Sondages : les Français majoritairement insatisfaits de la nomination de Sébastien Lecornu

Deux sondages montrent les Français dans l'ensemble insatisfaits de la nomination de Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre : 16 % favorables (Ipsos) et 38 % satisfaits (Ifop), chiffres inférieurs à ses prédécesseurs. 60 % des Français doutent de sa capacité à adopter le budget 2026 via compromis ; la popularité de Macron chute à 17-19 %.

Le 14 septembre 2025, deux sondages publiés par Ipsos/BVA pour La Tribune du Dimanche et par Ifop pour le JDD révèlent une opinion publique française majoritairement défavorable à la nomination de Sébastien Lecornu comme Premier ministre, décidée mardi dernier par Emmanuel Macron.

Ancien ministre des Armées, Sébastien Lecornu hérite du paysage politique fragmenté consécutif à la dissolution de l'Assemblée, avec un défi majeur : faire adopter le budget 2026 dans un contexte de dette à 114 % du PIB et de déficit à 5,4 %. Ces baromètres mensuels soulignent un scepticisme général, reflétant l'usure du macronisme et l'instabilité gouvernementale récente, après la chute de François Bayrou lors d'un vote de confiance.

Les Français doutent de Lecornu

Selon Ipsos/BVA, seulement 16 % des Français ont une opinion favorable de Lecornu, tandis que 40 % lui sont défavorables et que 44 % ne le connaissent pas assez pour se prononcer. Ce score est inférieur à celui de ses prédécesseurs à leur prise de fonction : 20 % pour Bayrou, 37 % pour Gabriel Attal, 34 % pour Michel Barnier et 27 % pour Elisabeth Borne.

L'Ifop est légèrement plus clément, avec 38 % de satisfaits contre 62 % de mécontents, soit +4 points par rapport à Bayrou au même stade. Aucune répartition par affiliation politique n'est détaillée, mais ces chiffres indiquent un manque de popularité initial qui pourrait compliquer les négociations avec l'opposition.

Par ailleurs, 60 % des sondés estiment que Sébastien Lecornu ne parviendra pas à un compromis pour le budget, soulignant les tensions avec PS, Écologistes, PCF d'un côté, et RN et LFI de l'autre, qu'il exclut du dialogue.

Ces résultats s'inscrivent dans une chute historique de la popularité d'Emmanuel Macron : 17 % d'opinions favorables (Ipsos/BVA) et 19 % de satisfaits (Ifop), contre 81 % et 62 % de mécontents, avec une perte de 18 points dans son électorat selon Ipsos/BVA. Cette désaffection, amplifiée par la dégradation de la note souveraine par Fitch et les crises budgétaires, met Lecornu sous pression dès ses premiers jours.

Sans majorité absolue, son gouvernement « précaire » devra naviguer entre concessions sociales, comme l'abandon de la suppression de deux jours fériés, et austérité, pour éviter une nouvelle censure. Les experts y voient un test de résilience pour le macronisme, alors que les syndicats préparent une grève le 18 septembre et que l'opposition exige des ruptures.

Ces sondages, bien que précoces, sont de mauvais augure : la crédibilité du nouveau locataire de Matignon se trouve d'emblée affaiblie face aux défis économiques et sociaux.