Près d’un demi-million de signatures pour la pétition anti-immigration de Philippe de Villiers. Lancée le 7 septembre, l’initiative de l’ancien ministre a mobilisé 500 000 Français pour exiger un référendum sur l’immigration, un enjeu qu’il qualifie d’« urgence vitale » pour la France et qui pourrait cacher une volonté du fondateur du Puy du Fou de se lancer dans la bataille présidentielle pour 2027.
Philippe de Villiers, 76 ans, dépeint une France « ubérisée » et « créolisée », menacée par un « changement de civilisation ». Dans son livre Populicide à paraître chez Fayard le 8 octobre, il dénonce une insécurité croissante, illustrée par les violences lors de la Ligue des champions ou de la Fête de la Musique, qu’il attribue à un « tribalisme » et à un « échec de l’assimilation ». « Si nous ne faisons rien, c’est la fin de la France », écrit-il sur le site de la pétition, appelant à « rendre la parole au peuple ». Inspiré par la pétition contre la loi Duplomb (2 millions de signatures), il vise un million de soutiens pour « gêner le sommet de l’État ».
Le 9 septembre, l’ancien président du Conseil général de Vendée s’est félicité sur X d’avoir déjà dépassé la barre des 400 000 signatures.
Sept Français sur dix veulent un référendum, mais les élites politiques, invoquant Schengen ou la complexité d’une telle démarche référendaire, bloquent. Des critiques, comme celle du média libéral Contrepoints, jugent l’initiative irréaliste : un référendum ne peut porter que sur une question précise.
Pourtant, portée par le RN et LR par le passé, l’idée d’un référendum avance dans l’opinion, comme en témoigne l’engouement autour de la pétition qui n’a pourtant été relayée par aucune personnalité politique de premier plan à droite : ni Marine Le Pen, ni Éric Zemmour ni Bruno Retailleau n’en ont fait la promotion.
Malgré des obstacles, Philippe de Villiers appelle à « multiplier les voix » pour 2027. Dans une France divisée, ce mouvement pourrait redéfinir le débat politique, amplifiant la pression sur le nouveau gouvernement Lecornu.