Le 8 septembre, la cour d’appel de Paris a fixé le procès en appel de Marine Le Pen et du Rassemblement national (RN, ex-Front national) dans l’affaire des assistants parlementaires européens, du 13 janvier au 12 février 2026.
Condamnée en première instance le 31 mars 2025 à quatre ans de prison, dont deux fermes sous bracelet électronique, 100 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité avec exécution immédiate, la cheffe du RN conteste un verdict qui menace sa candidature à la présidentielle de 2027.
La justice reproche à Marine Le Pen et à 24 autres prévenus, dont des eurodéputés, assistants et cadres du parti, d’avoir mis en place entre 2004 et 2016 un « système » détournant 3,2 millions d’euros du Parlement européen pour rémunérer des salariés travaillant pour le FN, et non pour des activités européennes.
Plusieurs cadors ont fait appel
Seuls 12 condamnés, dont Louis Aliot, Julien Odoul, Nicolas Bay, Bruno Gollnisch et Wallerand de Saint-Just, ont fait appel, promettant un procès plus court que celui de l’automne 2024.
Lors de l’audience de fixation, l’avocat de Marine Le Pen, Rodolphe Bosselut, a plaidé pour un report après les municipales de mars 2026, arguant que le calendrier judiciaire risque de parasiter les échéances électorales.
Le parquet général a insisté pour un procès précoce, afin de séparer le verdict, attendu à l’été 2026, de la présidentielle. Le Pen qualifie l’affaire de « différend administratif » et dénonce un « règlement de comptes politique » (BFMTV).
Le RN fait aussi l’objet d’une autre enquête pour escroquerie et financement illicite des campagnes de 2022 et 2024, après une perquisition en juillet 2024. Le Pen, qui a saisi la Cour européenne des droits de l’Homme sans succès, multiplie les recours pour lever son inéligibilité, espérant un « plan B » avec Jordan Bardella si elle échoue.