« Les Républicains ne sont pas des godillots ». Sur le plateau de LCI, ce 7 septembre, Laurent Wauquiez a maintenu sa position. À la veille d’un vote de confiance, auquel le Premier ministre François Bayrou a lui-même appelé, le chef de file des députés Les Républicains (LR) – qui font partie de la coalition gouvernementale – a refusé de donner une consigne de vote.
« Je ne demande jamais à mes députés de voter contre leur conscience », a-t-il déclaré, assurant que « l’ADN de notre groupe est la défense de la France qui travaille » et qu’il ne donnerait pas de « chèque en blanc » au chef du gouvernement. Dans le collimateur du successeur d’Olivier Marleix, le refus, selon lui, de François Bayrou d’écouter les recommandations formulées par son parti depuis le début de l’année, à savoir : envisager davantage d’économies plutôt que de toujours solliciter les mêmes.
« Dans ce qui est proposé, qu’est-ce qui ne va pas? Qu’est-ce qui a choqué les Français ? », a-t-il poursuivi après avoir souligné qu’il n’avait personnellement « aucun problème » avec le sujet du redressement budgétaire, « c’est le sentiment qu’à nouveau il y avait peu d’économies et beaucoup d’augmentations d’impôts déguisées et […] que cela allait être à nouveau toujours les mêmes qui paient ».
Pour autant, ce positionnement de Laurent Wauquiez va à l’encontre des déclarations de la direction du parti. Bruno Retailleau, président des LR et actuel ministre de l’Intérieur, a appelé ses parlementaires à soutenir le Premier ministre lors du vote de confiance prévu le 8 septembre. À l’inverse, l’ancien président (2007-2012) Nicolas Sarkozy, favorable à une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, a appelé les LR à ne pas voter la confiance.
Divisions chez LR : Ciotti tend la main à ses anciens militants
Ce grand écart au sein des LR se poursuit également quant à l’éventuelle émergence d’un gouvernement issu du Parti socialiste (PS). En effet, sur LCI, Laurent Wauquiez a déclaré qu'il ne fermait pas « la porte à un gouvernement de gauche ». Le 4 septembre, il avait déclaré qu'il ne censurerait pas automatiquement un gouvernement issu du PS ou du Rassemblement national, provoquant un tollé dans les rangs de son parti et lui valant un recadrage de la part de Bruno Retailleau.
Suite à ces premières déclarations de Laurent Wauquiez, le vice-président du parti François-Xavier Bellamy ainsi que son secrétaire général Othman Nasrou s’étaient montrés clairs quant à l’opposition des LR à toute arrivée de la gauche à Matignon « qui enverrait immanquablement la France au tapis ».
Cet énième épisode de division au sein des Républicains n’a pas échappé à d’anciens cadres du parti, qui ont ces dernières années rejoint le Rassemblement national ou son orbite. L’ancien président des LR, Éric Ciotti, aujourd’hui à la tête de l’Union des Droites pour la République (UDR), a ainsi annoncé offrir l’« asile politique » aux militants LR qui rejettent « l’alliance avec la macronie » et « l’alliance avec le parti socialiste », pour un euro symbolique.