À l’approche de la mobilisation nationale « Bloquons tout » prévue le 10 septembre, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau adopte une posture inflexible. Dans un message adressé aux préfets le 1er septembre, révélé par plusieurs médias, il ordonne une mobilisation maximale pour contrer toute tentative de paralysie du pays. Ce mouvement, porté par des citoyens, des syndicats et des militants anti-gouvernement, pourrait mobiliser jusqu’à 100 000 participants selon les estimations des services de renseignement.
Empêcher le blocage du pays
Le ministre insiste sur la nécessité d’entraver en amont tout blocage des infrastructures vitales, telles que les gares, ports, aéroports, dépôts pétroliers, plateformes logistiques, centrales électriques, ou encore le marché de Rungis. Les établissements scolaires, notamment les lycées et universités, sont également dans le viseur, avec des instructions claires pour éviter leur occupation.
Bruno Retailleau appelle à un « déblocage systématique » dans les délais les plus brefs, afin d’éviter une situation comparable à celle de de la crise des Gilets jaunes. Face aux risques de dégradations, le ministre affiche une tolérance zéro : « Aucune dégradation de bâtiments publics ou emblématiques ne saurait être tolérée », précise-t-il, exigeant l’interpellation systématique des auteurs pour une présentation à la justice.
Le ministre a par ailleurs tenu à démentir la rumeur lancé par le chroniqueur Éric Tégner selon laquelle des policiers auraient reçu pour consigne « de ne pas intervenir en cas de pillages de commerces ».
Bruno Retailleau a donc relayé sur son compte X les communications de la police nationale et de la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui déclare : « La police nationale sera pleinement mobilisée le 10 septembre pour protéger les personnes et les biens ».
Les institutions républicaines, comme l’Assemblée nationale ou l’Élysée, bénéficieront d’une « sécurisation statique » si la menace l’exige, tout comme les radars routiers ou les sites symbolisant le capitalisme, potentiellement visés par des activistes d’ultragauche.
Pour anticiper les « actions ponctuelles et peu prévisibles », le ministre mise sur la mobilité des forces de l’ordre, ordonnant un « quadrillage de la voie publique » et une maîtrise des points stratégiques identifiés par les services de renseignement. Une attention particulière est portée à l’Île-de-France, Marseille, Bordeaux, Dijon, Lille et Strasbourg, où les risques de perturbations sont jugés élevés.
Tout en garantissant l’encadrement des manifestations déclarées pour assurer leur légalité, le ministre insiste sur une coordination étroite avec l’autorité judiciaire et les autorités académiques.
Dans un climat social et politique tendu, alors que LFI a appelé à la mobilisation, Bruno Retailleau se prépare à un jeu du chat et de la souris avec les « bloqueurs », déterminé à éviter une paralysie économique et à maintenir l’ordre public face à des menaces diffuses mais réelles.